Fadila Khattabi : Une ministre sur ses terres
Politique. C’est à l’Esat Acodège de Marsannay-la-Côte que Fadila Khattabi a effectué vendredi 28 juillet son premier déplacement officiel de ministre déléguée auprès de la ministre des solidarités et des familles, chargée des personnes handicapées.
Elle avait quitté sa circonscription comme députée. C’est en ministre en charge des personnes handicapées que Fadila Khattabi a été accueillie vendredi 28 juillet à l’Esat Acodège de Marsannay-la-Côte. Une ministre visiblement chamboulée. « Beaucoup d’émotion, confirme Fadila Khattabi, mais je tenais absolument à faire mon premier déplacement officiel sur ma circonscription et parmi les personnes qui m’ont soutenue tout au long de mon parcours politique ».
Dans le comité d’accueil Jean-Michel Verpillot, maire de Marsannay-la-Côte et évidemment le mentor François Patriat. Le sénateur de la Côte-d’Or confiera plus tard sa « fierté » face aux parcours de Fadila Khattabi.
Il est vrai que la députée, élue en 2017 avec la vague macroniste puis réélue de justesse en 2022, s’est ensuite distinguée comme présidente de la commission des affaires sociales à l’Assemblée nationale, en première ligne face à la bronca des députés lors des discussions sur la loi de réforme des retraites.
L’incitation faite à ses collègues survoltés « d’ouvrir leurs chakras » restera fameuse. De là à se voir confier un ministère, elle n’y songeait pas, même alors que bruissait les rumeurs de remaniement. « Lorsque j’ai reçu l’appel de la Première ministre je suis tombée des nues, a redit Fadila Khattabi vendredi, une semaine après sa nomination. C’est vraiment beaucoup d’honneur. Un portefeuille immense, interministériel, le combat va être difficile ». Mais elle a aussi réaffirmé sa détermination pour une société « plus inclusive, plus solidaire et plus juste ».
Ce combat, la nouvelle ministre en a eu un aperçu en visitant les ateliers de l’Esat de Marsannay-la-Côte, qui affiche des chiffres impressionnants : 230 personnes réparties en huit unités de production, 2.000 clients parmi lesquels les groupes Urgo, Seb, Lapierre, Adhex… « La priorité, souligne Patrice Durovray, directeur général de l’Acodège, est de prendre conscience qu’ici, nous produisons de la richesse. C’est un vrai travail, on n’occupe pas les gens. Ce qu’il faut c’est accompagner la possibilité de ce travail, pour que la vulnérabilité de certains ne soit pas un handicap au travail. Ça demande du temps, de la vigilance, de l’innovation. Un autre enjeu est celui de l’inclusivité, avec pragmatisme. Mais lorsqu’on adapte le travail dans une entreprise, on se rend compte que souvent, cela sert à tout le monde ».