Politique

Nathalie Koenders, nouvelle maire de Dijon

Côte-d’Or. Lundi 25 novembre, un conseil municipal a élu - par 47 voix sur 52 suffrages exprimés - au poste de maire de Dijon celle qui fut première adjointe dès 2014, sous le mandat d’Alain Millot. Désignée de longue date par François Rebsamen comme sa successeure, Nathalie Koenders doit désormais faire entendre sa voix.

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Photo de Nathalie Koenders félicitée par François Rebsamen
Nathalie Koenders félicitée par François Rebsamen juste après lui a remis l’écharpe tricolore. La passation de pouvoir entre les deux élus s’est déroulée sans la moindre surprise, sinon l’atonie de l’opposition qui a pris acte, réservant, peut-être, ses coups pour la prochaine campagne municipale en 2026... (Crédit : JDP)

C’est fait ! Lundi 25 novembre, dans une salle de Flore et plusieurs salons du Palais des Ducs bondés, les Dijonnais ont pu assister à la passation de pouvoir entre François Rebsamen et Nathalie Koenders, sa première adjointe, successeure désignée de longue date. Le vote (47 voix pour sur 52 suffrages exprimés parmi les 59 votants) était une formalité.

« Je peux présenter ma candidature, quand même ! »

Un vote tellement couru d’avance que la doyenne d’âge Danielle Juban, qui présidait le scrutin, n’était même pas certaine de devoir donner la parole à l’opposante Céline Renaud (Dijon Autrement), lorsque celle-ci a souhaité proposer une alternative. « Je peux présenter ma candidature, quand même ! » s’est insurgée l’élue, évoquant le rendez-vous des élections municipales de 2026, que « les forces de la Droite Républicaine et du Centre préparent » pour proposer « une offre alternative à celle qui est imposée ce soir. Une nouvelle Maire, mais aussi une nouvelle équipe, un nouveau projet, un nouveau souffle. Pour exprimer ce travail en cet instant transitoire, je vous propose ma candidature à la fonction de Maire », a-t-elle exposé dans un silence plus que relatif...

Bien plus attentive a été la salle lorsque François Rebsamen s’est lancé dans une allocution expliquant comment, « au nom de la coalition Dijon C’est Capitale », coalition majoritaire des forces de progrès », il proposait la candidature de Nathalie Koenders, avant de tracer un rapide bilan de son action à la tête de Dijon : « L’Europe, l’émancipation par la culture, l’égalité réelle par l’éducation, le dynamisme économique au service de la justice sociale, la lutte contre le réchauffement climatique : telle a été ma feuille de route durant toutes ces années. Ça restera ma boussole à la métropole. » Ovation.

« Je suis une femme de concorde »

Le dépouillement achevé et les résultats proclamés sous une nouvelle salve nourrie d’applaudissements, Nathalie Koenders a, enfin, pris la parole. « C’est avec une grande humilité et un sens aigu des responsabilités, que j’accueille la confiance que le conseil municipal vient de m’accorder en m’élisant maire de Dijon », a-t-elle déclaré en préambule d’une longue allocution.

L’élue a logiquement rendu hommage à François Rebsamen, avant d’esquisser sa propre feuille de route qui devrait logiquement l’emmener en tête de liste pour conduire les élections municipales de 2026 (chose qu’elle n’a pas confirmée en ce soir d’élection) : « Notre rôle d’élus républicains est de chercher l’apaisement de notre société, de rassembler plutôt que de diviser, de faire de la politique pour trouver des solutions aux problèmes, plutôt que de se précipiter à des fins politiciennes sur les difficultés. Ces difficultés existent. Je les connais, je les entends, je les comprends. Je chercherai sans cesse à y répondre, dans les paroles et dans les actes, parce que je suis une femme de concorde. » Nathalie Koenders n’aura pas beaucoup de temps pour profiter de l’état de grâce qui accompagne toute nouvelle élection : le débat d’orientation budgétaire est tout proche, dans un cadre de restrictions demandées aux collectivités locales par le gouvernement qui demandera à la nouvelle édile un absolu sang-froid.

Qui est « illégitime » ?

Photo de Nathalie Koenders
(Crédit : JDP)

Interrogée sur le procès en illégitimité esquissé par l’opposition, et notamment par Emmanuel Bichot (Groupe Agir pour Dijon), Nathalie Koenders a balayé l’accusation :

« Venant d’une personne qui est illégitime en tant que Dijonnais puisqu’il habite Paris... Moi j’avance ! La surprise aurait été que certains dans l’opposition - ils l’ont été pour certains mais pas tous - soient à la hauteur. Je n’en attendais pas moins. On finit par s’habituer et on passe à autre chose. »