Politique

Rassurer les “oubliés des campagnes” et ressouder le lien avec les élus

Nomination. Par décret du Président de la République en date du 6 juillet, Benoît Byrski a été nommé sous-préfet de Beaune. Il a officiellement pris ses fonctions lors d’une cérémonie d’installation le mardi 22 août, après le traditionnel dépôt de gerbe et le salut aux porte-drapeaux présents pour l’accueillir. Ce même jour, il recevait plusieurs journalistes pour présenter sa feuille de route.

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Photo de Benoît Byrski
Le nouveau sous-préfet de Beaune a reçu plusieurs journalistes à la sous-préfecture de Beaune mardi 22 août. (Crédit : JDP.)

Tout juste installé, le nouveau sous-préfet de Beaune, Benoît Byrski, conviait dans les salons de la sous-préfecture plusieurs journalistes afin de présenter les premiers éléments d’une feuille de route appelée à s’étoffer au fil de l’eau. « Je suis ravi d’être à Beaune, de redécouvrir un territoire rural », a déclaré en ouverture celui qui a déjà occupé par le passé des fonctions républicaines à Auxerre et Avallon.

L’homme qui confie, à propos de son choix de carrière, avoir pris très tôt conscience « qu’il y a quelque chose de très noble à servir l’intérêt général », se défini comme « un représentant de l’État, mais pas un politique. Il y a dans cette tradition de neutralité de la fonction une liberté valorisante qui pousse à l’action. Je rends bien-sûr compte à mon préfet, mais sur le terrain j’ai pleine latitude et une utilité, un rôle d’aiguilleur auprès des élus, une oreille neutre source de confiance… ».

Fort de sa petite équipe de neuf personne, Benoît Byrski entend « n’oublier personne, être sur le terrain, aller à la rencontre des élus qui ont plus que jamais besoin de sentir l’État derrière eux, dans cette époque complexe où les injonctions du gouvernement peuvent paraître parfois contradictoires voire antagonistes, comme c’est par exemple le cas sur les questions de protection du patrimoine et de développement de l’éolien ».

Le terrain pour leitmotiv

Les premières esquisses de sa feuille de route portent sur les nombreux dossiers liés à l’œnotourisme, aux projets fluviaux avec le port de Saint-Jean-de-Losne et le Technoport de Pagny ainsi à la question du monde rural de l’Auxois-Morvan.

« Nous avons sur ce dernier sujet une mission de maintien des petites centralités. Il y a eu avec la Covid un regain d’intérêt de la population pour la ruralité. L’enjeu est de transformer l’essai, de pérenniser cette population de nouveaux arrivants par la présence de services, d’infrastructures, d’un cadre de vie agréable et sécurisant. Et pour cela nous avons des outils et des dotations qui n’ont jamais été aussi hautes qu’avec ce gouvernement. Nous avons ainsi les structures France Services pour rapprocher le service public des usagers, qui fonctionnent très bien, notamment pour tous ceux qui sont encore au bord de la route de la numérisation, les maisons d’assistance maternelle créées par les mairies, le Fonds Vert pour accélérer la transition écologique des territoires ou encore le programme gouvernemental de lutte contre les “zones blanches” qui finance en grande partie le déploiement de la fibre menée par les départements. »

« Et pour créer le lien entre tous ses outils et les personnes ainsi que les structures sociales qui en ont besoins, je suis convaincu que le bon échelon d’intervention est celui du maire, car c’est la première porte à laquelle on vient frapper quand on rencontre une difficulté. Nous devons pouvoir les accompagner financièrement, mais aussi en matière de conseil, pouvoir les alerter très en amont sur les contraintes d’urbanisme et d’environnement, de manière pragmatique et complète ».

Celui qui souhaite également marcher dans les pas de l’ancienne sous-préfète de Beaune Myriel Porteous, qui a fait valoir ses droits à la retraite, dit avoir pris rendez-vous avec les deux principaux maires concernés par la problématique de l’hébergement des vendangeurs saisonniers avec qui une expérimentation devrait être mise en place. « Il y a ici, une opportunité d’essayer quelque chose, de commencer modestement pour faire avancer les choses ». L’année dernière ce sont notamment près de 80 saisonniers qui avaient installé un camp sauvage près du parc des Étangs-d’Or à Merceuil-Tailly.

Benoît Byrski sera aussi attentif au monde agricole « Les viticulteurs comme les éleveurs ont besoin de notre soutien dans cette période de transition liée au changement climatique », aux questions de sécurité en lien avec la police et la gendarmerie, notamment sur la problématique des cambriolages, ainsi qu’à la formation locale de jeunes vers des emplois en tension (filières viti-vinicole ou de l’hôtellerie-restauration).

« La création d’un service public de l’insertion et de l’emploi (Spie) qui porte l’ambition que l’ensemble de celles et ceux qui veulent trouver une place dans la société par le travail et l’activité y parviennent est prévu à la rentrée », précise le sous-préfet.