TOURISME D’AFFAIRES : objectif attractivité
Tourisme. Depuis l’après-covid, la BFC ne cache pas son ambition de booster le secteur du tourisme d’affaires sur son territoire.

Depuis l’après-covid, la BFC ne cache pas son ambition de booster le secteur du tourisme d’affaires sur son territoire. Au niveau régional, l’offre touristique globale s’est structurée autour de trois destinations (Destination Bourgogne, Vosges du Sud, Montagnes du Jura) dont la première est taillée sur mesure pour le tourisme business venu de Paris, facilement accessible par TGV, qui trouve, sur place, de quoi allier affaires et plaisir avec des propositions gastronomiques et patrimoniales uniques. Le bilan d’activités 2024 des membres du club BFC séminaires & Events place d’ailleurs l’Île-de-France en deuxième position des acheteurs pour les séminaires (qui représentent à eux seuls 65% du marché) et les congrès, derrière la BFC encore très majoritaire (71%).
65% du marché est constitué par les séminaires
À Dijon, la SPL Dijon Bourgogne Events, en charge de la gestion du Parc des expositions et Palais des congrès et le Bureau des congrès (service dédié au tourisme d’affaires de Dijon Bourgogne Tourisme et Congrès), sont chargés de muscler l’attractivité de la clientèle business. L’offre hôtelière a joué le jeu et s’est étoffée avec, sur la métropole dijonnaise, 4.500 chambres de toutes catégories propres à satisfaire une clientèle business majoritairement « fidèle à une enseigne, remarque Patrick Jacquier, président du groupe Hôtel Bourgogne Qualité, et qui recherche une certaine sécurité dans les prestations qu’elle trouvera sur place ».
Premier parc d’activités transacté de la métropole dijonnaise, l’Écoparc Valmy confirme sa désirabilité vis-à-vis du marché tertiaire. Les opérations immobilières emblématiques de ces dernières années (siège de la Caisse d’Épargne et bâtiments Spicy et Pepper) y ont trouvé place, et « la dynamique d’aménagement du territoire se poursuit avec une 3e phase toujours en cours, qui prévoit 130.000 m² de surface de plancher à développer », rappelle l’Imdex 2025, l’observatoire de l’immobilier d’entreprise en Côte-d’Or. Une proposition hôtelière ciblée business s’y épanouit tout naturellement, dans un parc d’activités qui se premiumise « avec de beaux bâtiments et des facilités d’accès », se réjouit Patrick Jacquier, qui insiste sur la nécessité, pour les hôteliers, d’être innovants. « Il faut devancer la demande et savoir surprendre. Le touriste d’affaires réclame les derniers outils technologiques, une connexion sans défaut, des salles de réunion au goût du jour, des TV chromecast dans les chambres...des prestations ou une atmosphère inédites. » Le Mama Shelter, un des hôtels de son groupe, propose ainsi des dégustations privées ou un cinéma privatisable aux entreprises. À Valmy, l’Ibis Styles propose, en plus des prestations habituelles de l’enseigne, une décoration design qui ne peut que séduire une clientèle business 2.0 dont les réseaux sont aussi des outils de travail.
À Valmy toujours, de l’autre côté de la rocade, le Zénith n’est pas seulement une scène pour le spectacle vivant, mais se positionne aussi sur le segment du tourisme d’affaires avec des espaces modulables (grande salle, hall, salle de réception) qui peuvent accueillir aussi bien une conférence de 5.000 personnes, que des cocktails ou des expositions, tandis que la salle de réception de 450 m² peut accueillir jusqu’à 450 personnes en configuration conférence. « Le Zénith de Dijon continue d’affirmer son rôle structurant dans le paysage du tourisme d’affaires régional et national, soutient sa directrice Karine Ripert. Avec une programmation soutenue et une attractivité en constante progression, la salle s’impose comme un atout stratégique pour l’économie locale, en particulier dans le secteur événementiel ». Sur l’ensemble de l’année 2024, le Zénith de Dijon a accueilli 120 événements, dont 92 concerts et spectacles, illustrant la diversité de l’offre proposée. La salle confirme ainsi son positionnement dans le Top 5 des Zéniths français, « un classement qui témoigne de son attractivité auprès des grandes productions et des tournées nationales ». Pour le premier semestre 2025, 74 événements sont déjà programmés, dont 64 concerts et spectacles. Ces chiffres traduisent un haut niveau de réservation en amont, signe d’un intérêt constant des organisateurs d’événements, tant culturels que professionnels, pour la salle dijonnaise.

À l’autre extrémité des « Champs-Élysées de la Bourgogne », Beaune, capitale viticole de renommée mondiale, possède aussi son outil au service du tourisme d’affaires. Son Palais des congrès « est une locomotive à l’échelle de la circonscription, puisque nous sommes le centre névralgique du sud Côte-d’Or », appuie Charlotte Fougère, présidente de la SPL qui gère l’équipement propriété de la ville de Beaune. Il est vrai idéalement placé à 500 m de l’sortie de l’A6 et d’un parc hôtelier dynamique, le Palais des congrès beaunois attire aussi bien les Parisiens que les Lyonnais, séduit par la notoriété de la capitale des meilleurs vins du monde et la modularité du site. En 2024, le Palais des congrès de Beaune a accueilli près de 80 événements, attirant près de 56.000 participants sur 98 jours d’exploitation, pour un chiffre d’affaires de 1,54 M€ (+ 10% vs 2023) avec des événements principalement en B2B, même si l’équipement est évidemment ouvert à des rendez-vous grand public, avec des retombées économiques évidentes : « Un salon d’envergure internationale comme les Journées du levage et de la manutention génère 100 M€ de transactions ! », insiste Charlotte Fougère.
Le site se modernise pour rester attractif (les salles de commission seront en travaux cet été), des discussions sont en cours avec la mairie propriétaire pour améliorer les performances thermiques et la SPL travaille en faveur d’un tourisme d’affaires plus durable, « un engagement que nos clients nous réclament car cela fait désormais partie de leurs cahiers des charges », rappelle encore Charlotte Fougère. Il est vrai que les scopes des entreprises sont audités dans le cadre de leurs politiques RSE. La SPL travaille donc à des évènements moins gourmands en eau, à la réduction des déchets... « Le bilan carbone des séminaires est désormais scruté », confirme Patrick Jacquier et les équipements doivent pouvoir se mettre au diapason pour conserver leur attractivité.