
Je ne pourrais pas certifier si c’est l’immensité du délai qui me rapproche de mes congés annuels, la désespérance dans laquelle ce monde me plonge, ou la météo qu’il faut bien qualifier de merdique, mais au moment d’écrire cet édito, j’ai plutôt intérêt de me trouver quelques raisons de me réjouir plutôt que de me laisser sombrer dans la mélancolie.
Ainsi le temps bien pourrave de ce mois de juillet, entre coups de chaud et bourrasques pluvio-venteuses, façon moussons sans les palmiers mais avec les moustiques donne, paradoxalement, bien des occasions de divertir. C’est en effet le moment idéal pour :
- ne jamais sortir sans un joli parapluie, qui pourra servir d’ombrelle à l’occasion et vous donnera, à peu de frais, un air chic et distingué de vieux lord anglais, ce qui dans notre époque négligée qui a élevé le bob au rang d’objet de désir, vaut largement le coup ;
- tester en conditions réelles la promesse waterproof de ce luxueux mascara acquis moyennent le sacrifice d’une partie de votre PEL. Si effet panda, vous êtes en droit de braquer LVMH. (Vaut aussi en version chaussures chez Berlutti ou Décathlon selon vos moyens) ;
- enfin, ENFIN ! Se venger de cette collègue haïe, de ce voisin détesté, de ce beau-frère casse-pieds, de ce cousin auquel toute votre enfance on vous a comparé (il était mieux en tout) et qui vous a dit, l’air triomphant, à l’orée de ses vacances de juillettiste : « Cette année, on profite de la maison, c’est vrai quoi, le jardin est splendide et on vient de refaire la piscine, on va jouer les touristes chez nous, ça va être génial » et à qui vous avez répondu : « Ah ouais t’es sûr ? », alors que oui, la ville en vacances sous le soleil en ayant l’impression d’en être le propriétaire à chaque fois que vous devez expliquer son chemin à un touriste, bien sûr que c’est génial ! (Relisez Paris au mois d’août, de René Fallet, vous verrez !) Sauf que là... il est où, le collègue/voisin/beau-frère/cousin alors que les averses se déchaînent ? Dans son salon, un café (un café ! Au mois de juillet !) un pull sur les épaules en regrettant de ne pas être à La Baule, regardant mélancoliquement la piscine se remplir au rythme des gouttes de pluie et du fiel qui déborde de votre coeur...
Et à tous ceux qui se disent : Ben dis donc, elle s’est pas trop foulée avec son édito de la flemme, je réponds : peut-être. Mais je suis trop occupée à supplier toutes les divinités de la pluie pour qu’elles aillent se faire prier ailleurs dans les semaines à venir car il y aura forcément un voisin/collègue/beau-frère/cousin qui reprendra le boulot et à qui de ma part on fera un gros bisou quand, chers lecteurs, comme moi, vous serez en vacances sous le soleil retrouvé grâce à mes incantations...