
Ce samedi 8 mars 2025, journée internationale des droits des femmes, nous fêterons le premier anniversaire de l’inscription dans notre Constitution du droit à l’avortement. La France devenait en effet l’année dernière le premier pays au monde à reconnaître dans son texte fondateur la liberté de recourir à l’avortement à la seule appréciation des femmes, une liberté protégée sous le contrôle du juge constitutionnel saisi soit directement à l’issue du vote d’une loi, soit ultérieurement par le biais d’une question prioritaire de constitutionnalité. Cette constitutionnalisation du droit à l’avortement venait ainsi graver dans un marbre - que l’on espère incorruptible -, le combat porté 50 ans plus tôt par Simone Veil et inscrit dans la loi depuis le 17 janvier 1975.
Fallait-il inscrire cette liberté dans la Constitution de notre République ? Il y a un an, il se trouvait des voix, même parmi les plus progressistes, qui en doutaient. Aujourd’hui, à ma toute petite échelle de quinqua née et élevée sous une mère féministe en France et alors que le retour aux valeurs traditionnelles portées par des partis conservateurs fait florès, je ne peux que me réjouir que cette liberté soit consacrée.
Liberté, le mot est fondamental. Cela sous-entend que le choix de ne pas devenir mère est laissé à la femme dans le délai légal de l’interruption volontaire de grossesse (14 semaines). Cela signifie aussi qu’une femme garde la liberté de devenir mère même très jeune, même sans avoir de réelles ressources pour l’élever, même en choisissant pour cela de dépendre de son compagnon. La liberté, envisagée d’un point de vue féministe, est de laisser aux femmes le libre-arbitre quant à la façon de disposer de leur utérus, ce que synthétise parfaitement le slogan « Mon corps, mon choix ». Que ce choix me plaise ou pas, même si cela ne cadre pas vraiment avec l’idée que je me fais d’une femme dans une société moderne en 2025 - j’avoue que les tradwife de 20 ans des réseaux sociaux me glacent le sang. La liberté, c’est le risque de croiser des gens qui ne seront jamais d’accord avec vous. Mais de cela, seuls les vrais amoureux de la liberté peuvent se réjouir...