En philosophie le temps est une notion plastique, qui s’étire ou se rétrécie à l’aune des émotions humaines. L’actualité récente n’invite pas aux longueurs monotones chères à Paul Verlaine. Bien au contraire, le temps fuit de tous côtés, le carpe diem n’est plus de mise quand l’horloge de l’Apocalypse, créée en 1947 par les directeurs du Bulletin of the Atomic Scientists de l’université de Chicago, ne donne plus que cent secondes à l’humanité avant la fin du monde. L’action est requise quand le dernier rapport du GIEC sur le climat, daté du 4 avril, met en lumière l’insoutenable apathie des responsables politiques et nous ne donne pas plus de trois ans pour corriger massivement les choses afin de conserver un monde "vivable". Et l’Onu d’ajouter, le 26 avril que l’humanité s’engage aujourd’hui dans une « spirale d’autodestruction ».
Et que dire des déclarations de Poutine, mercredi 27 avril précisant que si : « un autre pays interfère dans le conflit armé en Ukraine, il y aura une frappe de réponse rapide. Nous avons pour cela des instruments que personne n’a aujourd’hui, et nous utiliserons ces outils si c’est nécessaire, je souhaite que tout le monde le sache ». Il ne resterait ainsi que quelques grains d’espoir dans le sablier du destin humain… Alors que parallèlement, en France, se fait jour un tout autre moment : celui des alliances et autres regroupements en vue des législatives des 12 et 19 juin. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ne comptent ainsi plus leurs heures pour gagner la course aux ralliements avec pour objectif d’affaiblir le prochain gouvernement Macron, au risque de friser le décalage horaire, source bien connue de potentielles irritabilité et diminution des capacités intellectuelles.