Gagnera, gagnera pas ? À quelques jours d’une élection présidentielle américaine serrée et dont j’ignore le résultat à l’heure d’écrire ces lignes, les derniers sondages et quelques indicateurs, telle la poussée des votes par anticipation dans des États traditionnellement acquis aux Républicains, laissent néanmoins présager une victoire de Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche avec quelques casseroles à accrocher dans les cuisines (condamnation au pénal dans l’affaire de la stripteaseuse Stormy Daniels dont il a tenté d’acheter le silence, 34 délits pour falsification comptable...) et surtout un désir de vengeance digne des plus grands vilains de Hollywood.
Dans son sillage, outre JD Vance, colistier fantoche, Trump affiche surtout celui qui apparaît comme celui qui deviendra le véritable vice-président en cas de victoire : Elon Musk. L’homme de Tesla, de X, de Space X et Starlink qui a déclaré sur une chaîne américaine à propos du candidat Trump : « s’il perd, je suis baisé » tant est manifeste son soutien au Républicain. Ces deux-là ne s’entendent pas que sur le choix de leur vocabulaire, qui réflète la virulence de leur vision masculiniste du monde (un homme, un vrai, ça parle le langage des couilles, pas celui du cerveau, laissons plutôt ça aux wokistes des campus...) Tiens en parlant de campus : Musk, qui n’a pas de mot assez durs pour fustiger les immigrés illégaux aux États-Unis a commencé sa carrière en fraudant. Accueilli sur le sol américain avec un visa étudiant, il a préféré sécher les cours pour lancer sa première start-up, ne respectant pas en cela les conditions de sa présence aux États-Unis. Mais bon, hein, un jeune homme blanc, élevé dans l’Afrique du Sud raciste de l’apartheid n’a semble-t-il pas mérité l’attention des services de l’immigration...
Donc disais-je, Trump et Musk ont plus que la vulgarité en commun : ils ont aussi une sainte haine des administrations et de l’État fédéral ce qui est assez comique quand on sait que Musk tire une partie de sa fortune de contrats avec le gouvernement américain et que Trump vise pas moins que la Maison Blanche ; deux objectifs à privatiser derechef selon eux. Enfin le duo s’entend sur un point et non des moindres : leur ego. Le monde de Musk et celui de Trump tournent autour de leurs nombrils qui, pour un temps, ont choisi de se superposer ; et autour de leur volonté de puissance démesurée. Qui est le pantin de qui dans l’histoire ? Disons que chacun va essayer de tirer au mieux sa (grosse, faisons-leur plaisir) épingle de ce jeu qui, rappelons-le, consiste à devenir le patron de la première puissance mondiale. Au premier rang, Poutine et Netanyahou attendent avec impatience que Trump chausse la couronne, histoire de continuer pépouze leurs guerres insupportables en Ukraine et au Moyen-Orient. Auteurs de dystopies, plus la peine de se donner du mal : le prochain chapitre va s’écrire tout seul à partir du 5 novembre..