Humeur

Enfumage à tous les étages

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Frédéric Chevalier.

La semaine passée a fait la part belle aux rois de l’esbroufe et autres bonimenteurs de tous poils. Le bal des mystificateurs s’est ouvert dès le lundi 21 par cette annonce ubuesque : 92,4% des personnes s’étant exprimées dans le cadre de la consultation lancée par la Collectivité européenne d’Alsace sur la sortie du Grand Est ont voté oui à la sortie de la région Grand Est. Et les nationalistes exulter, exhortant à ce que l’Alsace soit rendue aux Alsaciens, faisant fit au passage des 88% d’Alsaciens qui n’ont pas souhaité participer à cette parodie de vote et des 14.612 doublons constatés par l’huissier chargé de veiller à la régularité du dépouillement. Le lendemain, on monte encore d’un cran dans la roublardise avec la candidate à l’élection présidentielle Valérie Pécresse.

Le porte-drapeau de la droite voit la primaire, qui l’a sacrée, être entachée de manoeuvres frauduleuses visant à gonfler le corps électoral. Adhérents fictifs, décédés ou ayant suivi des consignes, et même un chien, auraient fait partie des votants selon une enquête de Libération. La candidate chiraquienne aurait-elle puisé dans les vieilles marmites à “magouilles” du RPR rendues célèbres par l’affaire des faux électeurs du troisième arrondissement de Paris ? Enfin, les derniers jours de la semaine laissent le champ libre au Tsar de l’arnaque : Vladimir Poutine. L’homme a dansé une valse des dupes avec le président Emmanuel Macron, laissant croire aux plus naïfs qu’une issue diplomatique à la crise Ukrainienne était possible, alors que l’Ours russe avait prémédité la moindre de ses actions, dans un calendrier mortuaire qui anticipait largement les bien vaines représailles économiques occidentales.

Depuis quelques années déjà, il a mis en place un système alternatif de paiement à l’intérieur du pays, qui contourne le système international de transfert d’argent Swift et réduit la dépendance de la Russie aux dollars américains. De plus, selon le Wall Street Journal, le pays détiendrait une réserve de guerre de 630 milliards de dollars, soit un tiers de son PIB. Enfin, Poutine peut compter sur un autre dictateur et ami, le chinois Xi Jinping pour absorber les exportations russes qui ne trouveraient plus le chemin de l’Europe. Vendredi, l’empire du milieu annonçait notamment lever toutes les restrictions existantes sur les importations de blé russe.