Après le débat sur le genre du mot Covid - devrions-nous écrire le Covid ou la Covid ? -, viendra celui sur l’écriture du pass(e) sanitaire... Si l’on a tendance à écrire et à lire “pass” lorsqu’il s’agit de laisser passer, il semblerait plus opportun d’écrire “passe” qui, au masculin et selon l’Académie française, serait « la forme abrégée de passe-partout ». D’ailleurs, la commission d’enrichissement de la langue française a elle aussi publié dernièrement au Journal officiel de la République française le terme “passe” signifiant une « carte permettant à son détenteur de franchir un contrôle après avoir été identifiée par l’organisme émetteur, et à ce dernier de vérifier la validité des données, de gérer le compte du détenteur et de recueillir diverses informations ». Finalement, ce n’est qu’une question de liberté d’écrire un anglicisme ou une version française... la même “liberté” qui est d’ailleurs brandit depuis la dernière allocution d’Emmanuel Macron contre les nouvelles mesures annoncées pour lutter contre la Covid-19. Un professionnel peut-il réellement avoir la liberté de choisir de se faire vacciner ou non lorsqu’il travaille tous les jours au contact de personnes fragiles et vulnérables ? D’aucun dira que nous n’avons pas encore suffisamment de recul sur ce vaccin. Peut-on encore parler de manque de recul lorsqu’on sait que la technologie même des vaccins à ARN messager a été découverte, par des Français, dans les années 1960 ? Faisons-nous autant de vagues lorsqu’un nouveau médicament entre sur le marché français ? Le passe sanitaire, dont l’extension a été votée à l’Assemblée nationale vendredi 23 juillet à six heures et après une nuit blanche et de longues heures d’échanges avant d’être examinée au Sénat, crée lui aussi d’âpres débats alors qu’au 21 juillet, près de 32 millions de Français étaient totalement vaccinés soit 49,8 % de la population. Finalement, quoi de plus liberticide que ce virus qui hante nos vies depuis bientôt deux ans ?