Humeur

Et si les vieux venaient à manquer ?

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Frédéric Chevalier (Crédit : DR)

Un des premiers arguments avancé en faveur de la nécessité d’opérer une réforme des retraites en France, et répété à l’envi par le gouvernement, est celui de l’augmentation de l’espérance de vie. Or si depuis plus de 50 ans, celle-ci n’a cessé d’augmenter, elle semble aujourd’hui ne plus progresser. Ainsi, selon les chiffres publiés par l’Insee en janvier, l’espérance de vie des Français nés en 2022 est de 85,2 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Les hommes gagnent ainsi 0,1 an d’espérance de vie par rapport à 2021. C’est ce même écart que l’on relevait déjà entre 2017 et 2018.

En fait, l’espérance de vie dans notre pays est au point mort depuis près de sept ans. La faute à des épidémies de grippe à répétition, au virus de la Covid (ciblant majoritairement les plus âgés), aux limites atteintes par les campagnes de prévention cardio-vasculaires (première cause de mortalité), au tabagisme et au dérèglement climatique (les épisodes caniculaires touchant là encore particulièrement les personnes âgées). Autant d’éléments sur lesquels nous n’avons peu de chance de faire des progrès dans les années à venir. C’est même tout le contraire en ce qui concerne la question climatique et son corolaire la résurgence de future pandémie… Certains démographes avancent même que cette expérience de vie pourrait reculer dans les années à venir. De quoi sans doute relativiser l’urgence de la réforme en cours.