Humeur

Faux et usage de faux

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Antonin Tabard

Derrière l’appellation « faux et usage de faux » se dissimulait une affaire d’aide au suicide. Sujet hautement délicat, il était à l’ordre du jour du tribunal correctionnel d’Angers le 2 mai. Si le parquet a fait appel, le jugement relance en effet le débat de ce sujet de société qu’est la fin de vie. Printemps 2018 : un homme atteint de la maladie de Charcot et un vétérinaire se rencontrent dans un café, sympathisent et parlent éthique et fin de vie. Alors que l’état de santé du malade se dégrade et qu’il entrevoit de mettre fin à ses jours, il entend parler d’essais cliniques au Canada mettant en évidence l’effet d’une molécule sur les patients souffrant de cette maladie neurodégénérative. Le vétérinaire découvre que cette molécule est disponible en France sous d’autres noms et rédige une ordonnance pour ce nouvel ami... le premier d’une série de faux qui mènera à ce procès. Si l’état de santé de la personne atteinte de la maladie de Charcot s’améliore, ce n’est que sur une courte durée et le malade finit par demander au vétérinaire de l’aider à mourir. Une première ordonnance de substances létales ne lui permettra pas de mettre fin à ses jours, la deuxième en revanche réalisera son dernier souhait. Lundi 2 mai, le vétérinaire a été relaxé, le tribunal retenant « l’état de nécessité », une première en France.