« Oui, c’est l’engagement que nous avons pris », a affirmé le président américain Joe Biden, lors d’une conférence de presse à Tokyo, avec le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, en réponse à une question sur la possibilité d’une intervention armée de son pays au cas où la Chine déciderait d’imiter la Russie en envahissant Taïwan. Par cette déclaration Joe Biden met fin la politique de “l’ambiguïté stratégique” pratiquée par la maison blanche depuis des décennies. Une position d’équilibriste, volontairement floue, qui permettait de dissuader le régime de Pékin de réunifier l’île et la “mère patrie” sans toutefois donner trop d’assurances à Taïwan. Un entre-deux que chaque partie était libre d’interpréter à sa sauce, en toute hypocrisie diplomatique. Ce ton sans ambages, du président américain n’a pas manqué de déclencher l’ire de l’Empire du Milieu.
Quelques heures seulement après les déclarations de Joe Biden, Pekin prévenait que les relations sino-américaines subiraient des « conséquences irrémédiables » si les États-Unis persistent sur « la mauvaise voie », conduisant un porte-parole de la Maison-Blanche à minimiser la portée des propos de leur président, laissant à penser que le chef d’État avait gaffé ! Or, en la matière, rien n’est moins sûre. Le plus probable et que derrière ce prétendu dérapage se cache un avertissement en bonne et due forme. Pour preuve, le lien établi par Joe Biden entre la crise Ukrainienne et les ambitions belliqueuses et décomplexées de la Chine dans l’Indopacifique, rappelant la nécessité de sanctions fortes et au long cours contre la Russie... Sinon, « quel signal cela enverrait-il à la Chine sur le coût d’une tentative de prise de Taïwan par la force ? », a-t-il ainsi déclaré ?