Humeur

God save the british economy

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Emmanuelle de Jesus.

Outre le chagrin légitime qu’elle va occasionner à ses sujets, la disparition d’Elizabeth II va porter un coup certain à leur portefeuille : entre les jours fériés, les commerces fermés pour rendre hommage à la souveraine, le coût des funérailles elles-mêmes et les changements engendrés par la mort de The Queen, la note devrait être salée : le quotidien The Independent estimait déjà celle-ci entre 1,2 et six milliards de livres sterling… en 2018 soit deux ans avant le Brexit. Qu’on en juge : après le lent voyage de retour de la royale dépouille depuis Balmoral vers Londres, le jour des funérailles – non encore officiellement fixé à l’heure où nous écrivions ces lignes – la Bourse londonienne sera fermée, les banques itou et le pays tout entier sera férié - même si, il est vrai, les employeurs n’ont pas l’obligation d’accorder un congé à leurs salariés.

D’autres changements au montant certain sont attendus dans les prochains mois : une nouvelle monnaie sera imprimée avec l’effigie du désormais roi Charles III d’Angleterre (dont le Couronnement vaudra sûrement son pesant de livres) ; les passeports devront être mis à jour, alors que les uniformes de la police et de l’armée seront modifiés : ils portent actuellement les initiales E.R pour « Elizabeth Regina » sur leurs insignes, militaires et policiers devront donc se mettre à la page.

Tout ceci pourrait relever d’un folklore désuet (et coûteux), tempéré d’ailleurs par les retombées économiques de l’afflux des visiteurs qui seront à Londres pour rendre hommage à la défunte (les bookmakers parient sur une flambée des mugs Elizabeth, devenus collector). Mais ceci intervient à un moment où le pays fait face à une crise économique sans précédent suite au Brexit : l’inflation y est de plus de 10 % et la Première ministre Liz Truss a déjà annoncé une série de mesures estimée à 150 milliards de livres pour soutenir une économie britannique en berne à l’image de l’Union Jack.