
Plus de deux mois après la réélection d’Emmanuel Macron et près d’un mois après la nouvelle composition de l’Assemblée nationale, la Première ministre - dont le Président de la République a refusé la démission comme il aurait été coutume de l’accepter après les législatives - a fait son traditionnel discours de politique générale au Palais Bourbon avant de convoquer un conseil des ministres. Si l’appel au compromis n’a semble-t-il pas convaincu les oppositions alors que le parti présidentiel a perdu sa majorité absolue, Élisabeth Borne a esquissé tout ou partie des projets du prochain quinquennat. Après la relance et la résilience, un mot est revenu : l’urgence. « Face à la hausse des prix, nous avons protégé les Français. Et nous allons continuer. Dès demain [le 07 juillet, Ndlr], le gouvernement présentera en conseil des ministres des textes d’urgence avec des mesures concrètes, rapide, efficace », a-t-elle tweeté à l’issue de son discours.
Le pouvoir d’achat, premier cheval de bataille du gouvernement fraîchement recomposé, devrait faire l’objet d’un prochain projet de loi, a dévoilé le locataire de Bercy à l’issue du conseil des ministres. Carburant, étudiants, salariés, loyers, la liste est longue pour réussir à lutter contre l’inflation. Entre autres annonces, si la ristourne à la pompe devait progressivement diminuer jusqu’à disparaître, une aide sur la base d’une déclaration sur le site des Impôts pourrait être octroyée en fonction des revenus. Côté énergies, « le bouclier énergétique sera maintenu jusqu’à la fin de l’année et les prix de l’électricité seront plafonnés à 4% ». Côté salaires, le ministre du Travail a annoncé vouloir tripler la prime Macron. Enfin, l’augmentation des loyers devrait être plafonnée à 3,5%. Une loi qui, si elle passe, devrait coûter une vingtaine de milliards d’euros pour l’État.