
Le salon Viva Tech, vous connaissez ? Depuis 2016, il transforme pour quelques heures le Parc des expositions porte de Versailles, (celui des vaches du salon de l’agriculture, oui oui) en un fenestron sur le futur. Proche, le futur, on n’est pas encore dans la science-fiction. (Quoique. À Viva Tech, on se fout un peu que vous soyez Blanc, Noir, Jaune ou Métis, que vous soyez une femme, un homme ou autre chose, que vous veniez de tel ou tel pays, l’important n’est pas ce que vous êtes mais c’est ce que vous savez faire, pas exactement ce que l’on constate IRL. C’est quoi, ça, IRL ? Ben, In real life, aka « dans la vraie vie », bande de boomers).
Bref. À Viva Tech, on voit des robots, de l’IA à toutes les sauces (LVMH, stand magnifique et champagne - Moët of course - au buffet, met de l’IA dans ses crèmes anti-rides par exemple), des chaussures « intelligentes », des exosquelettes du turfu, des voitures itou (il fallait voir le nombre de selfies autour du robotcab, le taxi autonome de Tesla, mazette, Kim Kardashian peut aller se rhabiller). De quoi écarquiller les mirettes, même quand, comme moi, on a trop regardé la série Black Mirror et lu trop de fois Asimov, Huxley et Orwell pour ne pas ressentir un vague frisson dans l’échine devant cette débauche de technologie.
Et puis et puis... le bon sens paysan de ma babcia (ma grand-mère était Polonaise) et de mon pépé (lui non, visiblement) a refait surface et j’ai réalisé que tous ces semi-conducteurs, cette intelligence artificielle qui a engrangé toute la connaissance humaine, ces bots, chatbots et cobots servaient, en plus efficace, en plus rapide, en plus « plus », à combler des besoins bien humains : se déplacer, porter des trucs lourds, faire du sport pour rester en forme parce qu’on a peur de la mort et avoir moins de rides parce qu’on a peur de mourir seul. Bon je la fais courte, mais vous voyez l’idée. Du coup, ça m’a rassérénée et je me suis dis que la tech, vue comme ça, dans cette Babel joyeuse et supraintelligente, recélait des jolies surprises. Des surprises humaines, qui reste encore la pochette la plus intéressante à explorer...