Humeur

Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir !

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Frédéric Chevalier (Crédit : DR)

En Russie, le rouble est en chute libre. Il s’échangeait en début de semaine dernière à plus de 101 pour 1 dollar. Et ce n’est pas la seule ombre au tableau : inflation galopante, que la Banque centrale de Russie (BCR) semble incapable de juguler, malgré des ajustements à la hausse répétés depuis août de son taux directeur (+8,5 %, +12 % et enfin +13 % à la mi-septembre), préoccupantes pénuries de main d’oeuvre dans certains secteurs, fuite inédite des cerveaux à l’étranger, baisse significative des revenus liés à la vente des hydrocarbures…

Ça saute aux yeux : l’économie russe va mal et il est de même indubitable que les sanctions internationales prises à l’encontre du régime de Poutine suite à son invasion de l’Ukraine ont de lourdes conséquences. Et pourtant, tel Candide ou le ravi de la crèche, le Président russe s’obstine à nier les faits. Lors du forum international de Valdaï, en Russie, il a ainsi dressé un tableau quasi idyllique de la situation interne, déclarant : « Nous avons surmonté tous les problèmes qui sont apparus après la mise en place des sanctions contre nous et nous avons commencé une nouvelle étape de développement ».

Et s’il évoque tout de même l’inflation, « c’est vrai qu’elle est en hausse actuellement à 5,7 %, mais la Banque centrale et le gouvernement prennent des mesures concertées pour atténuer d’éventuelles conséquences négatives », il ne fait pas moins l’éloge de la situation « stable » de son pays.

Combien de temps encore Vladimir Poutine pourra raisonnablement tenir cette ligne hypocrite, mascarade politique, face à un peuple de plus en plus durement touché par la baisse de son pouvoir d’achat ? Sans compter que du côté de son « opération spéciale » le chef de l’État n’est guère plus à la fête, les dernières attaques ukrainiennes obligeant la flotte russe à se repositionner dans la partie orientale de la mer Noire.