Humeur

Industrie de la désinformation

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Antonin Tabard

Mercredi 11 janvier, Rachid M’Barki, journaliste vedette de BFM TV à la tête du programme “le Journal de la nuit”, était suspendu par son directeur Marc-Olivier Fogiel. Il était alors accusé d’avoir diffusé à l’antenne des contenus non validés par sa hiérarchie. Si une enquête a été ouverte en interne pour déterminer si le journaliste a agi au service de puissances étrangères, l’affaire ne s’arrête pas là, comme le dévoilent nos confrères du Monde, membre de Forbidden Stories, un consortium d’une trentaine de médias et d’une centaine de journalistes.

Dans le viseur, des sujets liés au Soudan, au Maroc ou encore à certains oligarques russes, diffusés dans le Journal de la nuit sur BFM TV par Rachid M’Barki. Mercredi 15 février nous apprenions qu’une officine israélienne pourrait être à l’origine de cette désinformation.

Sous le nom de code “Story killer”, l’enquête a en effet découvert la “Team Jorge”, « une très discrète société israélienne qui revendique son ingérence dans plusieurs dizaines d’élections à travers le monde [et qui] offre à ses clients un arsenal de services illégaux, depuis le piratage des boîtes e-mail et messageries privées d’adversaires jusqu’à la diffusion massive de campagnes d’influence grâce à un gigantesque réseau de faux comptes sur les réseaux sociaux », révèle le Monde.

Nouveau coup dur pour le journalisme et sa neutralité, après l’arrivée de l’intelligence artificielle qui pourrait très bien écrire un jour à notre place, mais qui ne peut que nous engager à rappeler l’importance d’un journalisme de proximité, sur le terrain et connaissant parfaitement ses sources.