Humeur

L’entrepreneuriat, version bienveillance

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Emmanuelle de Jesus

Cette semaine, et alors que les sujets abondent - au choix : la mort d’un influenceur pro-Trump, le dernier d’une série déjà hallucinante d’assassinats ou tentatives d’assassinat de personnalités politiques aux États-Unis ; les attaques russes en Pologne, pays membre de l’Otan ; une étude qui lie, chiffres à l’appui, scrolling et perte de points de PIB, sans parler du QI - j’ai choisi de me recentrer sur du local : la soirée des lauréats 2024 distingués par Réseau Entreprendre en Bourgogne.

L’association repose sur un principe simple : des chefs d’entreprise, des experts-comptables, des avocats... offrent de leur temps, de leurs compétences et de leur énergie pour détecter, soutenir, accompagner et faire éclore des entreprises, depuis l’idée jusqu’à leur lancement, pour leur permettre de s’enraciner et de durer. Le tout gracieusement, parce qu’ils et elles croient en l’entrepreneuriat, croient dans la volonté et l’enthousiasme des porteurs et porteuses de projets et croient dans leur territoire.

Alors oui, on me rétorquera qu’une soirée où chacun se félicite du chemin parcouru, où l’entraide, l’exigeante bienveillance et le dynamisme priment, ne reflète pas la vérité de l’entrepreneuriat, avec son lot d’âpre solitude, de bilans comptables décevants, de temps qui n’a plus rien de libre et de doutes. Pas plus qu’elle ne reflète la concurrence parfois féroce, les coups bas et le moral qui joue les montagnes russes (encore les Russes). Certes. Mais si une fois dans l’année, UNE FOIS, on pouvait oublier la morosité et se réjouir sans céder au sarcasme ?

Interrogé par une consoeur, le chanteur de Feu ! Chatterton, Arthur Teboul, a dit quelque chose comme : « L’époque est trop violente pour qu’on se permette le luxe du cynisme » et bien pour une fois, (et Dieu sait que j’aime ce type de luxe), j’ai bien envie de faire mienne cette formule.