Humeur

L’État ne jouerait-il pas avec le feu ?

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Antonin Tabard

Le mercredi 20 juillet dernier, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, présentait en conseil des ministres un projet de loi ratifiant une ordonnance datée du 1er juin 2022 et relative aux agents de l’Office national des forêts (ONF). Cette dernière permettrait, selon le ministre, « d’appliquer à l’ONF le droit commun concernant les personnels des établissements publics industriels et commerciaux, de rendre plus cohérente la gestion des personnels tout en permettant également aux agents de droit privé de constater, sans les rechercher, les infractions en forêt, et participer ainsi aux politiques de prévention de feux de forêt », en cohérence avec le nouveau contrat État-ONF 2021-2025. Or, c’est ce même contrat qui prévoyait 500 suppressions de postes...

Sujet suffisamment brûlant au demeurant pour ne pas laisser les élus de marbre. Six sénateurs - parmi lesquels le sénateur centriste du Doubs Jean-François Longeot, la sénatrice centriste de la Côte-d’Or Anne-Catherine Loisier et le sénateur républicain de la Haute-Saône Olivier Rietmann - viennent de publier un « rapport sur les feux de forêt et de végétation, prévenir l’embrasement » dans lequel ils affirment l’importance de prévenir les incendies et préconisent plus de moyens financiers et humains. Interrogé par nos confrères de France 3 Bourgogne Franche-Comté, Jean-François Longeot qui préside la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable explique que « l’ONF manque de bras, pour la prévention et l’entretien, [ainsi que] pour le repeuplement ». Une goutte d’eau dans cet océan que représentent les 15 millions d’hectares de forêt en France puisque l’ONF n’est en charge que des domaines publics, alors qu’en métropole les trois quarts de la forêt (11 millions d’hectares, soit 74%), appartiennent à quelque 3,5 millions de propriétaires privés.