Humeur

La BFC, terre de touristes

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Emmanuelle de Jesus

La météo qui oscille entre canicule et orages - de même que les effluves vanille ascendant monoï des consommatrices aux terrasses des cafés - nous le prouvent : l’été est arrivé, youpi. Et avec lui, les congés. Et qui dit congés dit ? Touristes, pardi.

Est-ce que le tourisme en BFC va bien ? Pas si mal, confie BFC Tourisme qui, se basant sur les projections de quelque 1.500 professionnels interrogés, estime à 72% les bonnes ondes pour la filière. On en parle dans notre dossier cette semaine !

Structuré en grandes destinations - Bourgogne, Montagnes du Jura, Vosges du Sud - la BFC innove, propose des écoystèmes digitaux de plus en plus fins (jusqu’à un groom virtuel pour aider les professionnels de l’hôtellerie-restauration en Côte-d’Or !), monte des agences d’attractivité de plus en plus créatives, séduit nos voisins européens, retrouve ses touristes asiatiques ou américains, comptabilise pas moins de 6,8 millions de nuitées hôtelières en 2024, avec des destinations de plus en plus technologiques et connectées, pour une clientèle de loisirs ou d’affaires.

Et dans cette effervescence... « C’est une rue sévère, pentue, pavée. Comme une main rude soudain plaquée contre vos dos, elle vous pousse, bon gré, mal gré, jusqu’au sommet où elle vous jette, maigre gibier, au pied de la basilique (...) nuage de pierre gris orangé, flottant depuis plus de huit siècles sur un village fortifié, au-dessus d’une colline blonde ». Ces mots, que dis-je, cette poésie pure, que l’on reconnaît comme ceux d’un ami, sont de Christian Bobin, parlant dans son roman Louise Amour de Vézelay et de la basilique Sainte-Madeleine, perchée au sommet de la colline éternelle.

Car oui, avec près d’un million de visiteurs par an et ce depuis des années, la villégiature bourguignonne de la sainte pécheresse truste et de loin le podium des lieux les plus fréquentés par les touristes en BFC. Eh bien on dira ce que l’on veut, mais de savoir cela, cette incongruité dans notre monde digitalisé jusque dans ses vacances me réconcilie un tout petit peu avec l’humanité.