Humeur

La culture, terreau de réflexion

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Emmanuelle de Jesus

« La culture, c’est comme la confiture : moins on en a, plus on l’étale », aurait dit Françoise Sagan (ou un certain Jean Delacour) à une époque où on se couvrait de honte à ne point connaître ses classiques ou des mots de plus de trois syllabes - y compris chez ceux qui n’étaient pas allé plus loin que le certificat d’études, rayé d’un trait de plume en 1968, l’année même où ce trait d’esprit s’est vu écrit sur un mur lors des évènements de mai. (Mais je m’égare, comme souvent, la faute à un esprit d’escalier en forme de triangle de Penrose).

Heureusement en BFC, on a du bol : de la culture, on en a plein cette rentrée 2025, des spectacles bien vivants qui surgissent de toutes les scènes, à s’en barbouiller la bobine, s’en émerveiller les mirettes et s’en étaler plein les synapses... Conscients de la marche du monde, les artistes bousculent nos confortables certitudes, aiguillonnent nos carapaces, nous offrent à réfléchir, à rire et à rêver.

Assister à un spectacle, vibrer à l’unisson d’un orchestre ou d’une chanson, devenir marionnette, clown ou danseur, interroger son existence en vivant d’autres vies que la sienne... voilà peut-être un des privilèges dont nous, habitants d’un pays où les artistes sont libres, pouvons être conscients. Et si l’aspect politique de la culture vous rebute, dites-vous que les émotions échappant à l’impôt, à chaque fois que vous franchissez les portes d’une salle de concert, d’un opéra, d’un théâtre ou d’une salle de spectacle, vous vous offrez, en plus de la joie et du rêve, un peu d’évasion fiscale. Et ça, il n’y a que la culture qui puisse vous l’offrir avec tant d’élégance et sans risquer d’amende...