La température est encore montée d’un cran jeudi 16 mars à l’Assemblée nationale. La Première ministre Élisabeth Borne à la tribune, à gauche de l’hémicycle l’ensemble des députés de la Nupes debout brandissant pancartes et entonnant La Marseillaise, à droite ceux du RN tapant sur leurs pupitres...
Ce portrait dépeignant une scène de chaos parlementaire n’était pourtant rien par rapport aux rassemblements de la rue qui ont suivi. Il faut dire que le gouvernement n’aura jamais été aussi près de passer sa réforme des retraites, quitte à utiliser la force. La Constitution aura d’ailleurs été bien exploitée en coulisses.
De l’article 47-1 pour accélérer le débat parlementaire, brandi en séance publique du 17 février devant l’Assemblée nationale, à l’article 44-3 pour exiger un vote bloqué, utilisé en complément de l’article 42-9 du règlement du Sénat suite à la commission mixte paritaire du 15 mars... sans oublier le fameux 49-3 devenu si célèbre et auquel la Première ministre a une nouvelle fois eu recours jeudi 16 mars.
En attendant qu’une motion de censure soit votée au risque de voir le gouvernement remanié, la colère ne devrait pas redescendre dans la rue. Si l’intersyndicale souhaite rester unie et se garde de toute violence, pas sûr que la rue, chauffée au 49-3, l’entende de la même oreille.