Humeur

Là où il y a de l’hydrogène, y’a de l’avenir en BFC

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Emmanuelle de Jesus.

Plus de 100 millions d’euros investis sur la filière par le conseil régional, 500 millions venus de l’Europe, une enveloppe qui monte à 800 millions d’euros si on y ajoute l’Ademe et l’État : à n’en pas douter, l’hydrogène est l’énergie d’avenir sur laquelle la région Bourgogne Franche-Comté a décidé de miser pour décarboner les énergies.

Le territoire affiche d’ailleurs des ambitions déjà bien réelles, qu’elles soient publiques (station hydrogène de Dijon Métropole, AuxHYGen, développée par la communauté d’agglomération de l’Auxerrois, plus grande station de production et de distribution d’hydrogène de France pour alimenter son réseau de bus, bientôt un train à hydrogène) ou privées, comme le démontre l’écosystème d’entreprises qui se développe à Belfort autour de la filière, avec des projets monumentaux telles les gigafactories de MacPhy ou Inocel.

L’écosystème hydrogène belfortain de PME compte sur la présence des talents de l’Université de technologie de Belfort Montbéliard, mais s’appuie aussi sur des acteurs majeurs : General Electric veut remplacer le méthane de ses turbines par de l’hydrogène, Alstom planche sur une locomotive hybride (électricité et hydrogène) quand Forvia, dans le Doubs, a investi 165 millions d’euros dans une plateforme industrielle à Allenjoie... La région, présente à Paris au salon Hyvolution (lire aussi en page 3), entend bien voir la naissance d’une école nationale de l’hydrogène sur le territoire.

Porteuse d’espoir, la filière ne doit pas pour autant faire oublier quelques bémols. La première est que la quasi totalité de l’hydrogène produite dans le monde est « gris » ou « noir », c’est-à-dire issue de dérivés pétroliers ou de charbon, ce qui douche les aspirations à un air. Notre pays a, lui, fait le choix via son plan hydrogène de 2018, de soutenir un hydrogène renouvelable (issu d’énergies renouvelables) et à hydrogène bas- carbone, issu, lui de l’électricité nucléaire, un secteur largement reboosté par les récentes déclarations gouvernementales.

Nucléaire qui produit, on le sait, des déchets bien encombrants. On ne serait donc pas autrement étonné de voir fleurir un modèle actualisé de l’autocollant préféré des babas d’hier et des écolos d’aujourd’hui (le petit soleil rouge et rieur flanqué de : Nucléaire ? Non merci ! ), version hydrogène du genre : « Hydrogène ? Anxiogène ! » Pour le dessin, en revanche, on n’a pas eu d’inspiration...