Humeur

Le bonheur est dans l’après ?

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Frédéric Chevalier.

De la “grippette” à la pandémie, des allégations du genre : “on en parlera plus après l’été” à la quatrième vague du variant Delta, en passant par les prévisions, des plus alarmistes concernant les défaillances d’entreprises et celles d’un inévitable chômage de masse, qui in fine se sont achoppées à la réalité d’un nombre de dépôts de bilan en net recul par rapport à une année sans Covid-19, et à une croissance en hausse de plus de 6 %... Finalement, bien peu des vérités assénées par les spécialistes et autres experts, bien trop souvent autoproclamés, n’auront tenu la distance face à une crise inédite et donc par nature imprévisible.

À noter, que chez les praticiens de ce jeu de dupes, avides de notoriété facile, aucun n’aura auguré du bouleversement, aujourd’hui à l’oeuvre, en matière de ressources humaines, entraînant difficultés de recrutement hors-normes, explosion des démissions et baisse de productivité. Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, une étude réalisée par l’UMIH mi-avril pointait, par exemple, le fait que près de 100.000 salariés pourraient manquer à l’appel au moment de la pleine reprise de l’activité. Tous secteurs confondus, le chiffre d’une entreprise sur deux peinant à recruter est même avancé. En cause, après plus d’une année marquée par la pandémie, un grand nombre de salariés ont tout simplement décidé de changer de voie.

Chez eux, l’envie s’est faite jour de repenser leur quotidien et de s’ouvrir à la formation pour se lover dans un métier plus en adéquation avec leur vie personnelle et leur quête de sens. Une épidémie qui touche également les journalistes, dont le nombre de titulaires de la carte de presse est en baisse de près de 10 %, soit le plus fort recul depuis l’année 2015-2016. Des journalistes “désenchantés”, en grande majorité composés de jeunes et de femmes, qui ayant pu lever le pied pendant les confinements, n’ont pas souhaité replonger la tête la première dans cet univers de précarité, de tension, d’horaires à rallonge, de fake-news et autre “media bashing”. Une appétence au bonheur d’après-crise qui met à mal bien des modèles économiques.