Vous pensiez que Michel Barnier avait touché le fond, obligé qu’il a été (le pauvre) de décrocher son téléphone pour s’excuser platement auprès de Marine Le Pen des débordements de son nouveau ministre de l’Économie Antoine Armand (il n’avait pas vu que le RN était sur l’arc républicain, il n’avait pas assez tourné la tête vers l’extrême-droite) ? J’imagine bien Marine Le Pen, en train de caresser voluptueusement un de ses chats (elle adore les chats, comme tous les vilains dans les vieux films), tandis que la voix de Michel Barnier lui coulait dans l’oreille avec la même suavité que de la crème dans le bol de Minou. (Mais je m’égare). Eh bien non, on a trouvé pire dans le genre emmerdement et ça se passe chez nous, en BFC, à Besançon, rue Trépillot plus exactement.
Là-bas, des riverains particulièrement pointilleux sur l’utilisation de l’argent public ont dénoncé des employés municipaux, qui figurez-vous, utilisaient le matériel de la mairie pour peaufiner leurs haies de thuyas le week-end dans leurs jardins perso. L’affaire aurait pu en rester là si l’élue aux espaces verts n’avait, au moyen d’un courrier envoyé aux riverains, encouragé la délation des délinquants coupables d’emprunts intempestifs de débroussailleuses, brouettes et autres pelles. L’affaire aurait (encore) pu en rester là si l’opposition n’avait brandi ladite lettre lors du dernier conseil municipal, en appelant « aux heures les plus sombres de notre histoire ». La maire de Besançon, écologiste, femme de gauche, ravalée au rang de sinistre délateur au service de la Kommandantur ? Voilà une insulte qu’Anne (Vignot) n’avait sans aucun doute pas vue venir... Ce pauvre conte s’est conclu (pour l’instant) lors d’une conférence de presse où Anne Vignot a, tel un Michel Barnier recadrant son ministre, rappelé son adjointe à un peu plus de modération dans l’envoi de missives. « Les emmerdes, ça vole en escadrille », avait vertement formulé Jacques Chirac. À Besançon, elles volent bas et elles se ramassent... à la pelle.