Passons rapidement sur la « prise de guerre » Rachida Dati nommée ministre de la Culture, à la grande surprise de tous - et je parie mon reste de candeur qu’elle l’a été, elle, la première, en recevant LE coup de fil. À mon sens, la vraie mauvaise surprise de ce gouvernement Attal I consiste en la suppression d’un ministère de plein exercice pour s’occuper à plein temps des énergies renouvelables qui passent désormais dans le giron de Bercy.
Exit donc, Agnès Pannier-Runacher et bienvenue à Bruno Le Maire pour s’occuper des sources d’énergies décarbonées. Une réorganisation qui vient quelques jours après la présentation de l’avant-projet de loi relatif à la souveraineté énergétique, en lieu et place d’une loi de programmation énergie climat qui était prévue à l’été 2023. L’énorme écueil de cet avant-projet de loi est justement l’absence d’un objectif sur la part des énergies renouvelables dans la consommation d’énergie en 2030.
À l’heure où des énergéticiens publics ou privés, des syndicats, des groupements citoyens, des mairies, des communautés de communes ou des chefs d’entreprise se grattent la tête pour trouver un bout de friche, un délaissé d’autoroute ou un parking pour y installer des panneaux solaires (ou un promontoire quelconque pourvu qu’il soit venteux histoire d’y accrocher des mâts éoliens), voilà un signal pas vraiment vert... mais qui devrait ravir les industriels du nucléaire, dont Bruno Le Maire est un ferveur supporter, ainsi que le pôle de compétitivité de la filière nucléaire (son siège est à Chalon-sur-Saône) et tout l’écosystème qu’il irradie. C’est dit : le futur décarboné aura donc la forme d’un réacteur. Sur ce, je vais aller consoler tous ces maires qui attendent que se débloquent sur leurs communes des projets locaux, à dimension et ambition humaines, d’énergies renouvelables et qui ont cru dans les promesses des politiques. Promesses qui pourraient bien finir par se révéler n’être que du vent...