Il y a des séquences dont on devine presqu’immédiatement qu’elles relèveront de l’Histoire. Ce samedi 7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas contre l’État d’Israël, a d’ores et déjà sa place dans l’histoire, ou la folie, du monde. Il y aura un avant et un après 7 octobre 2023, comme il y a eu un avant et un après 11 septembre 2001.
Historique par sa brutalité : le bilan de l’offensive du Hamas contre Israël est passé à 1.200 morts du côté israélien, a déclaré mercredi 11 octobre le porte-parole de l’armée israélienne, contre plus de 1.000 annoncés jusque-là, alors que la veille, Israël indiquait avoir retrouvé « environ 1.500 corps » de combattants du Hamas.
Historique par sa soudaineté : jamais l’État Juif n’avait subi sur son sol un acte meurtrier de cette ampleur, protégé se croyait-il par un service de renseignements considéré par beaucoup comme le meilleur au monde et par sa technologie, dont ce fameux « Dôme de fer », ce système de défense anti-aérien ultra sophistiqué qui depuis 2011 protège la population israélienne des tirs de roquettes et d’obus de mortiers en provenance de Gaza.
Historique enfin par son contexte puisque cette attaque intervient 50 ans presque jour pour jour après la guerre du Kippour déclenchée le 6 octobre 1973 par une attaque de l’Égypte et de la Syrie contre Israël. Alors oui. Les Palestiniens de Gaza vivent depuis des décennies dans des conditions inhumaines. Oui, le Hamas prospère sur ce sentiment d’abandon et de désespoir en entretenant la promesse de la destruction d’Israël - c’est même son acte fondateur.
Oui, la coalition du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, alliance allant de la droite à l’extrême-droite, intégrant des ultra-orthodoxes opposés à tout règlement politique du conflit, ont installé un contexte explosif. Mais est-ce suffisant pour comprendre ces 250 jeunes fêtards massacrés, ces kibboutz martyrs, ces civils enlevés pour servir d’otages ? Les images atroces en provenance d’Israël ne sont-elles pas assez choquantes ?
Alors quand La France Insoumise refuse de condamner les actes du Hamas, refuse de le qualifier de groupe terroriste et trouve toutes les circonlocutions possibles pour expliquer, voire excuser, la barbarie à l’oeuvre en Israël, ces élus dont on devine quel électorat ils tentent de flatter déshonorent leurs mandats. Pour LFI aussi et la Nupes surtout, il y aura un avant et un après 7 octobre 2023.