Humeur

LR de rien...

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Emmanuelle de Jesus.

Il y a quelques semaines, subodorant un coup de Jarnac (rien à voir, quoique, avec feu François Mitterrand), d’Emmanuel Macron quant à ses consultations avant la nomination d’un nouveau Premier ministre, je m’interrogeais sur sa parenté avec Raminagrobis, le chat de la fable, qui mettait des plaideurs d’accord « en les croquant l’un et l’autre » après les avoir reçu en audience, lui ce « saint homme de chat ». (Suite aux révélations horrifiantes sur les agissements de l’Abbé Pierre, je me garderais bien à l’avenir, à utiliser le mot « saint » sauf à user de pincettes et d’ironie. Mais je digresse).

Après ces semaines d’attente, c’est donc Michel Barnier qu’Emmanuel Macron a sorti de son chapeau à double tour. Michel Barnier, un LR donc, c’est-à-dire le parti qui s’est pris les pieds dans le tapis et une déculottée aux législatives, affichant glorieusement 47 députés au Palais Bourbon et qui se retrouve aujourd’hui, l’air de rien, de ne pas y toucher, aux commandes du prochain gouvernement.

C’est quasiment un miracle. Pas fous, mais un brin amnésiques les cadors dudit parti, qui juraient la main sur le coeur que, jamais, ils ne rejoindraient un gouvernement sous la présidence Macron, se haussent depuis du col pour décrocher un maroquin et histoire d’éviter la censure rivalisent déjà d’ingéniosité pour mettre l’ensemble des problèmes du pays, (notamment les dépenses publiques et le pouvoir d’achat en berne), sur le compte de l’immigration. Cela vous rappelle quelque chose, qui commence par Rassemblement et se termine par National ? C’est normal, c’est voulu.

Notez que dans le genre n’importe quoi, l’affirmation de Bruno Le Maire, désormais ex-ministre de l’Économie et du quoi-qu’il-en-coûte, accusant les collectivités locales d’être en partie responsables du déficit public abyssal qu’il laisse en quittant Bercy (une ardoise de 3.000 Mds €, une paille) valait son pesant de cacahouètes, on n’est plus à une outrance près. Et tout ça pour quoi, me direz-vous ? Pour se diriger tout droit et sans barguigner, parce que le prochain gouvernement n’aura guère le choix, vers un bugdet voté par 49.3, des motions de censure en pagaille, des vociférations de toutes part, des « dénis de démocratie ! » hurlés depuis les bancs de la gauche... et à la fin, c’est Marine qui gagne. Mais ça aussi, il me semble que je l’avais déjà écrit...