Humeur

Menaces à la tête de l’État

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Antonin Tabard

Quatre mois... C’est la durée qu’aura tenu l’exécutif avant de perdre patience, face à une assemblée peut partisane des envies de réformes de l’État. Jeudi 29 septembre, les Français étaient dans la rue pour réclamer une hausse de salaires et exprimer leur désaccord face à la volonté de l’État d’augmenter l’âge légal de départ à la retraite... « Près de 118.500 » selon le ministère de l’Intérieur, « plus de 250.000 » selon la CGT. Pendant ce temps, au sommet de l’État, se jouait l’avenir de ce projet de loi sur les retraites. « Si toutes les oppositions se coalisaient pour adopter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, [Emmanuel Macron] s’en remettrait aux Français, et les Français trancheraient, et diraient quelle est la nouvelle majorité qu’ils veulent », a martelé le ministre du travail, Olivier Dussopt, sur LCI.

Sans majorité absolue, le Président de la République semblerait en effet prêt à aller jusqu’à dissoudre l’Assemblée nationale en cas de motion de censure contre le gouvernement. Une partie des oppositions envisagerait cette option si le gouvernement venait à faire usage de l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer en force son projet de loi. Un article pas inconnu des Français puisque Manuel Valls, alors Premier ministre sous François Hollande, en avait fait usage à pas moins de six reprises sur deux textes (Loi Macron et Loi El Khomri). Tandis que la dernière motion de censure ayant abouti à une dissolution de l’Assemblée nationale date de 1962, obligeant George Pompidou à remettre sa démission à Charles de Gaulle.