Humeur

Réindustrialiser la France : question de survie et affaire d’aventurier

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Frédéric Chevalier (Crédit : DR)

La réindustrialisation de la France, Emmanuel Macron en a fait l’une de ses grandes causes nationales. Il a d’ailleurs annoncé, jeudi 11 mai, débloquer 700 millions d’euros en ce sens.

Il faut dire que sur cette question, il y a urgence. L’industrie ne pèse plus aujourd’hui que 12 % du PIB, dix points de moins qu’en Allemagne. La désindustrialisation du pays a débuté dans les années 1970 et s’est considérablement accélérée dans les années 2000. En vingt ans, le pays a perdu plus de 30 % de ses emplois industriels et près de la moitié de ses usines.

Et même si l’horizon commence à s’éclaircir ces dernières années, avec, pour la première fois des ouvertures d’usines supérieures aux fermetures, les capitaux étrangers investis en Europe créent près de deux fois plus d’emplois en Allemagne et au Royaume-Uni que dans l’Hexagone. De même, le solde d’emplois lié à l’industrie s’élève à quelques dizaines de milliers sur les 21 millions de salariés du privé que compte notre pays.

Pas de quoi s’enflammer toutefois, tant la marche vers le podium semble loin. Au classement des pays européens les mieux industrialisés nous terminons 22e sur 27, en termes de part de l’emploi industriel sur l’emploi total, et 24e sur 27, pour la part de la valeur ajoutée industrielle dans la valeur ajoutée totale.

Cette réindustrialisation fragile pourra toutefois bénéficier de l’expertise du baroudeur de l’extrême Mike Horn. Celui-ci vient d’annoncer l’implantation à Belfort d’une usine 15.000 mètres carrés dédiée à la production de pile à hydrogène pour sa start-up Inocel, qu’il a cofondée avec Maurico Ricci et dont le siège est en Isère. Le futur site devrait être actif dès l’année prochaine et générer 700 emplois. « On rêve trop souvent les yeux fermés, il faut plutôt rêver les yeux ouverts », aime à rappeler l’aventurier.