Humeur

Santé et longévité au travail

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Antonin Tabard

La santé au travail se dégrade, mais les salariés ne déclarent pas leurs pathologies comme professionnelles. C’est en tout cas ce qu’a dévoilé Santé Publique France dans une synthèse reprise par nos confrères de France Bleu mardi 18 avril.

Les maladies à caractères professionnel seraient en très forte augmentation ces dix dernières années et pèseraient sur le régime général de la Sécurité sociale, malgré leur caractère professionnel.

Ainsi, entre 2007 et 2018, le taux de signalements de maladies à caractères professionnels auprès des services de santé au travail serait passé de 4,9 % à 7,1 % chez les hommes et même de 6,2 % à 11,4 % chez les femmes. Si le rapport évoque des cas d’irritations et d’allergies, ou encore des troubles de l’audition, ce sont bien les troubles musculosquelettiques et les souffrances psychiques qui sont le plus souvent déclarés.

Sans surprise, plus les salariés vieillissent, plus ils sont nombreux à en souffrir. Par ailleurs, les troubles musculosquelettiques toucheraient 16 fois plus les ouvriers que les cadres, alors que la souffrance physiques serait prédominante chez les cadres et en grande majorité à cause d’un problème de management pour 45 % des cas et d’organisation du travail.

Toutefois, si près des trois quart des troubles musculosquelettiques ne sont pas déclarés comme maladies professionnelles, cette sous-déclaration représente un coût estimé entre un et deux milliards d’euros par an. Une somme que doit reverser la branche “risques professionnels” de la Sécurité sociale à la branche “maladie”, pour couvrir le coût des accidents du travail et des maladies professionnelles non déclarés.