Humeur

Trump, homme de paix ? Pour le Nobel, c’est non !

Lecture 4 min
Frédéric Chevalier (Crédit : DR)

Il y a dans ce monde des choses qui tiennent encore debout et il faut s’en réjouir ! Le président Trump n’a pas eu le prix Nobel de la Paix 2025. Le comité norvégien lui a préféré l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, récompensée pour ses efforts « en faveur d’une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie ». Celle qui vit dans la clandestinité dans son propre pays depuis la réélection contestée du président Nicolás Maduro en juillet 2024 a déjà reçu, l’année dernière, le prix Vaclav-Havel et le prix Sakharov. « Maria Corina Machado est l’un des exemples les plus extraordinaires de courage civique en Amérique latine ces derniers temps », a estimé le président du comité Nobel, Jorgen Watne Frydnes.

Depuis son retour à la Maison Blanche, le milliardaire n’avait pourtant pas ménagé ses efforts. Claironnant haut et fort son rôle prépondérant dans la résolution de multiples conflits internationaux, certains pour le moins imaginaires, compte-tenu des connaissances géographiques très approximatives du chef de l’État à la bannière étoilée. « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu [comme moi] huit guerres en l’espace de neuf mois », affirma-t-il encore jeudi 9 octobre. En outre, il avait obtenu de nombreux soutiens, du Premier ministre Benyamin Netanyahou à l’Argentin Javier Milei, en passant par le Pakistan et plusieurs pays africains.

Certains évoquent des raisons calendaires pour expliquer sa non-obtention du titre : les nominations pour le Nobel de 2025 sont closes depuis le 31 janvier, soit onze jours après le début de son mandat. Ensuite, l’accord entre le Hamas et Israël sur un cessez-le-feu et la libération des otages a été signé quelques heures seulement après l’annonce du prix... Ce serait toutefois oublier, un peu vite, que Donald Trump s’est montré particulièrement belliqueux et va-t’en-guerre depuis le début de son mandat : guerre commerciale avec à peu près tous les pays du monde, déploiement de l’armée dans plusieurs villes américaines, volonté d’annexer le Canada et le canal du Panama, ou encore son mantra « l’Amérique d’abord »… Autant d’éléments à charge et contraires aux idéaux (coopération internationale, fraternité entre les peuples et désarmement) contenus dans le testament d’Alfred Nobel.

« Tout le monde dit que je devrais avoir le prix Nobel », déclarait Donald Trump à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies fin septembre. Et ne pas lui donner serait une « insulte » contre les États-Unis, a-t-il ajouté. Aujourd’hui, pour lui, la messe est dite et s’il y avait une leçon à retenir, c’est bien qu’une récompense ne se réclame pas, elle se mérite !