Humeur

Un éléphant, ça Trump énormément

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Emmanuelle de Jesus Emmanuelle de Jesus

Mais jusqu’où ira-t-il ? Décidément acteur n°1 de cet édito (et croyez-bien que j’aimerais changer de bobine), Donald Trump fait trembler les viticulteurs de Bourgogne et d’ailleurs avec sa dernière annonce tonitruante : imposer aux pays membres de l’Union européenne des droits de douane à 200 % sur la totalité du bar (champagne, vins et autres alcools) si les nouveaux tarifs douaniers de l’Union de 50 % sur le whisky américain ne sont pas retirés. Une mesure prise par l’Union, rappelons-le, en réponse aux taxes imposées par les États-Unis sur l’acier et l’aluminium à hauteur de 25 %. Pour mémoire, en 2024, les vins blancs de Bourgogne représentaient 63 % des volumes exportés aux États-Unis, pour 53 % du chiffre d’affaires (+25,3 % / 2023) et les vins rouges 26 % des volumes (+15,6 % / 2023), pour 43 % du chiffre d’affaires des vins de Bourgogne aux États-Unis (+28,4 % / 2023). 200 % ! Imaginez. Vous êtes en date, dans un restau de Baltimore un peu plus chic que le diner du coin, histoire de faire comme dans les films et pousser le bouchon un peu plus loin que la galipette du premier soir avec votre match Tinder (disons que c’est votre deuxième rendez-vous, ça devient sérieux). Bon. En rognant un peu sur le salaire et après une recherche pas trop approfondie sur l’agrégateur de données Numbéo, vous savez que votre bouteille de vin va vous coûter à peu près 14 $, 24 $ si vous ne buvez pas de la piquette. Trop occupé.e (je n’ai pas d’indication sur le genre dans mon imaginaire à ce moment précis) à préparer le date en question et comme vous ne savez même pas où se trouve l’Union européenne sur la mappemonde, vous n’avez pas trop prêté attention à cette histoire de 200 %. Alors quand la douloureuse est arrivée, elle a bien porté son nom : une bouteille à 72 $, mazette, on espère (mais on n’y croit pas trop) que c’était un côte de Beaune. Et que le match Tinder n’avait pas le gosier en pente. On espère aussi que tout cela n’est qu’un de ces rounds de négociation dont Donald Trump est coutumier. En attendant la fin de ce concours de pourcentage, ce sont les viticulteurs Français qui ont mal au crâne...