Y’a pas à dire, Donald Trump est unique. Alors qu’il vient de se prendre quelques revers, électoraux d’abord (l’élection de Zohran Mamdani à New York, celles des démocrates Mikie Sherrill dans le New Jersey et de l’ancienne agente de la CIA Abigail Spanb en Virginie, soit un musulman et deux femmes, c’est rude) et que la Cour Suprême, supposée à sa botte, discute l’efficacité de son dispositif Trumponomics (réduction massive des dépenses publiques, libéralisation à tous crins de l’économie) et remet en question la légalité des droits de douanes décidés par l’exécutif au nom de l’urgence nationale, que fait-il ? Il distribue des sous.
« Un dividende d’au moins 2.000 dollars par personne », a-t-il annoncé sur son réseau Truth Social. Cranberry sur la dinde (la version US de notre cerise sur le gâteau, c’est bientôt Thanksgiving outre-Atlantique), ce dividende, American People Only, ne sera pas versé aux « personnes aux plus hauts revenus », c’est-à-dire l’essentiel de ceux avec qui il joue au golf quand il ne signe pas des ordonnances et des décrets.
Ce dividende, prélevé sur la cassette des droits de douane (215 Mds$ aux dernières nouvelles) pourrait prendre la forme de « baisses d’impôts qui figurent à l’agenda du président : pas de taxes sur les pourboires, heures supplémentaires défiscalisées, déductibilité des crédits automobiles », a nuancé le secrétaire au Trésor Scott Bessent, interrogé sur ABC. On ne verra donc pas Donald Trump affublé d’un bonnet rouge distribuant des chèques à son peuple. On ne verra peut-être même pas de chèque du tout, la même promesse avait été faite par Elon Musk lors de son passage à la tête du département de l’efficacité gouvernementale (lui parlait d’ailleurs de 5.000 $) et puis plus rien, la promesse s’est évanouie en même temps que la bromance entre les deux hommes…
Donc, chers Américains qui croyaient encore aux discours des candidats en campagne, avant de contracter un crédit, consultez votre compte en banque et « chèque » it out, comme on dit là-bas. Quant à nous, eh ben… il n’y a pas de débat budgétaire prévu ce week-end à l’heure où j’écris ces lignes en ce vendredi 14 novembre et m’est avis que ce n’est pas demain la veille que, pour prouver l’efficacité d’une politique, on nous rendra des sous pour nous convaincre...