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Affaiblir les ONG, c’est affaiblir la démocratie

Le 29 août, Céline Imart, (vice-présidente de l’euro-groupe Parti populaire européen, Ndlr), publiait une tribune dénonçant un prétendu « hold-up des ONG écologistes contre la démocratie ».

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(Crédits : Freepik)

Le 29 août, Céline Imart, (vice-présidente de l’euro-groupe Parti populaire européen, Ndlr), publiait une tribune dénonçant un prétendu « hold-up des ONG écologistes contre la démocratie ».

Cette attaque, relayant la rhétorique de l’extrême droite, illustre une stratégie politique inquiétante : faire des organisations écologistes un bouc émissaire commode, alors même qu’elles constituent un contre-pouvoir essentiel dans nos démocraties.

Depuis plusieurs mois, la droite française et européenne multiplie les alliances avec l’extrême droite pour saper les politiques environnementales : Pacte Vert, énergies renouvelables, voiture électrique. Le discours est clair : l’écologie serait la cause de tous les maux. Après avoir ciblé les mesures vertes, ces partis s’en prennent désormais aux ONG, accusées de nuire à l’agriculture ou de peser de façon illégitime sur le débat public. Pourtant, lorsqu’il s’agit d’exiger une transparence globale sur les financements des entreprises et des lobbies, cette même droite bloque toute avancée.

Il est essentiel de rappeler le rôle fondamental des ONG : alerter sur la disparition de la biodiversité, la crise climatique, les menaces sur la santé publique. Loin d’être des acteurs partisans, elles donnent aux citoyens des clés de compréhension et aux décideurs des données scientifiques et des témoignages souvent dérangeants, mais indispensables. Sans elles, combien d’atteintes à l’environnement ou aux animaux resteraient invisibles ?

En réalité, l’accusation de « hold-up » masque un renversement inquiétant : au lieu de s’attaquer au lobbying massif des multinationales du pétrole, de l’agrochimie ou du diesel, certains préfèrent délégitimer celles et ceux qui défendent l’intérêt général. Or, affaiblir les ONG, c’est fragiliser la démocratie elle-même. Face aux crises climatique et sociale, nous avons besoin d’une société civile forte et respectée. Défendre les ONG, c’est défendre la démocratie contre les véritables hold-up : ceux des puissances économiques qui sacrifient l’avenir sur l’autel du profit immédiat.