Croire en la France, quoi qu’il arrive mais pas quoi qu’il en coûte
Gouvernement. Je travaille aux côtés d’Emmanuel Macron depuis 2016, lorsqu’il était en fonction à Bercy. Il m’avait nommé Président de Comité stratégique alimentaire. Il n’a jamais changé de cap. Je puis vous assurer qu’il a toujours, malgré de nombreux vents contraires, travaillé à l’attractivité économique, écologique et internationale de la France, au progrès social et à ce que chaque Français et chaque Française vivent mieux.
Brigitte, à ses côtés, à réalisé un travail considérable sur les aspects social et solidaire. Je suis admiratif de son courage et de ses actions dans la discrétion. Mais voilà, la colère n’a pas faibli et nous avons manqué de fermeté et de réactivité. La crise lors du Salon de l’agriculture en est un exemple. J’avais pourtant prévenu 6 mois avant que nous allions passer des gilets jaunes aux gilets verts. Rien n’a bougé. Nos agriculteurs et éleveurs méritaient beaucoup mieux. Déjà oublié le « en même temps, le quoi qu’il en coûte, la prime Macron » pourtant nécessaire, voire indispensable pendant la Covid, la crise de l’énergie et l’inflation.
Nous avons fait beaucoup mieux qu’un très grand nombre de Pays d’Europe, mais un plein qui coûte plus cher, un caddie qui flambe et une facture d’énergie qui double, ça met forcément en colère, même si Emmanuel Macron n’y est pour rien et a tout fait pour contenir ces hausses. Je suis de ceux qui ont toujours défendu le doublement de la participation et de l’intéressement pour les salariés. Oui, tout travail mérite récompense, mais toute récompense doit aussi être juste et équitable face au travail réalisé.
Nous devons mieux partager les fruits de la réussite mais accepter aussi d’avoir moins quand ça va moins bien. Faire grimper le Smic est un leurre qui va condamner grand nombre d’entreprises et d’emplois. Par contre, mieux récompenser les salariés quand l’entreprise va bien doit être une obligation morale et financière pour tous dirigeant(e)s. Mais attention, la France ne s’en sortira pas avec une logique de travailler moins et gagner plus, ni sans trouver une solution à son système de santé et de retraite. Nous avions, je crois, trouvé un bon équilibre entre attractivité économique et écologique, progrès social. Tout est aujourd’hui fragilisé. Le monde nous observe en gaussant et en se disant « un concurrent de moins ! ».
Les projets d’investissements étrangers en France vont de nouveau se tarir et faire remonter le chômage, mettre en danger l’alternance et l’apprentissage. Certes tout n’a pas été parfait, des erreurs auraient pu être évitées avec plus d’expérience et de vigilance. Pour exemple, les gilets jaunes : l’expression d’une colère légitime qui aurait pu être calmée par plus d’écoute et d’avantage d’action. Autre exemple avec l’impression d’impunité face à la petite et grande délinquance : comparution immédiate et peines de prison (même minimes) ne seraient-elles pas la réponse face à ce fléau qui gangrène notre pays ?
Mais, pour moi, la principale erreur a été de supprimer le cumul des mandats (sauf pour celles et ceux qui en ont abusé). Avoir un mandat local et national obligeait ! Être député(e), maire ou sénateur(trice), évitait la déconnexion avec le terrain. J’avais proposé la création d’un Ministère des Maires de France (sans opposition avec l’AMF) pour que nos maires ne se sentent pas abandonnés. Je n’ai pas été écouté. Dimanche, j’irai voter sans conviction, sans envie, cela ne m’est jamais arrivé depuis 45 ans ! J’aime la France et je continue à croire en elle, quoi qu’il arrive, mais pas quoi qu’il en coûte.