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L’État confond « responsabilités » et « solutions dégradées »

La réunion qui s’est tenue hier entre l’Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne Franche-Comté, les élus concernés et la sous-préfecture a été un spectacle aussi attendu que dramatique.

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Photo d'un nouveau né et d'une mère
(Crédit : Freepik)

Après déjà trois maternités fermées en quinze ans, la suspension de l’autorisation de la maternité d’Autun a été entérinée hier.

Exclusion de la presse au motif qu’il s’agissait d’une réunion de travail, il aurait pourtant été utile que soient unanimement rapportées les attentes que les élus ont clairement exprimées.

Droit de naître dans la Nièvre, respect du droit fondamental de l’accès aux soins dans des conditions de sécurité satisfaisantes, défaut de management des ressources en professionnels de santé, effondrement des services publics de première nécessité, capacité de mobilisation des sapeurs-pompiers, ce n’est pas tant la division qui s’est manifestée que l’inquiétude et la défense des intérêts des parturientes morvandelles.

Les solutions palliatives envisagées ne répondent pas à l’iniquité que subissent nos territoires et leurs habitantes. Bon nombre de femmes seront désormais confrontées à un temps de trajet de plus d’une heure avant de pouvoir accoucher.

Les solutions palliatives ne disent pas non plus comment elles trouveront une réponse à la pénurie de professionnels de santé qui justifie pourtant la suspension d’autorisation de la maternité d’Autun, sauf à accepter l’émergence d’une médecine à deux vitesses.

Les solutions palliatives racontent enfin un « c’est mieux que rien » quand nous sommes en droit d’exiger le meilleur pour les parturientes. Depuis quand le moins-disant social devrait être source d’un satisfecit quelconque ?

Depuis quand le moins-disant sanitaire a remplacé l’ambition et les moyens d’un égal accès aux soins ? Une fois de plus, les habitants des territoires ruraux doivent avaler l’indigne pilule de politiques publiques dont ils devraient se contenter sans broncher...et sans accoucher apparemment. Que l’État prenne enfin ses responsabilités, sans les confondre avec des solutions dégradées.