
Lors de ses voeux à la presse le vendredi 24 janvier dans les salons du l’Hôtel Esmonin de Dampierre, à Dijon, François Sauvadet (lui-même ancien confrère) a redit l’importance à ses yeux du métier de journaliste dans un monde où règnent de plus en plus « la désinformation, les fake news » et les deepfake (images ou vidéos trafiquées), ainsi que l’intelligence artificielle, véritable « machine à discours » servant à la « fabrication de l’opinion », comme on a pu le voir aux États-Unis. « Vous restez des repères d’une information calibrée et sourcée », a assuré le président du conseil départemental de la Côte-d’Or.
Loi de 1881
Pour lui, un des enjeux tout proche du métier sera « de concilier la liberté d’expression avec la recherche de la vérité », un débat qui se cristallise en ce moment au travers du mouvement HelloQuitX qui vise à inciter les utilisateurs de X à quitter le réseau afin de protester contre la fin de la modération et permet donc la libre expression de contrevérités. « Pour ma part, a précisé François Sauvadet, je reste sur X, car on ne quitte pas le terrain de la guerre. C’est de l’intérieur qu’il faut lutter contre les fakenews. Même si je respecte ceux qui ont fait d’autres choix ». Pour l’élu, il convient de « recouvrer l’esprit de la loi de 1881 » (la loi du 29 juillet 1881 impose un cadre légal à toute publication, ainsi qu’à l’affichage public, au colportage et à la vente sur la voie publique, Ndlr), qui pose précisément les limites en permettant au journaliste de travailler sans altérer sa « liberté de conscience ». Plus généralement, François Sauvadet, également président de l’association Départements de France, a regretté la succession de gouvernements et l’absence de budget qui participent de l’instabilité dans un monde « qui se recompose, on l’a vu depuis l’élection de Donald Trump » et appelé de ses voeux les parlementaires à « dépasser les esprits de parti » afin de parvenir à un vote du budget « afin de redonner de la confiance au peuple. Nous n’avons pas besoin de semeurs de chaos. Trouver des compromis, ce n’est pas oublier ses convictions, c’est travailler ensemble pour qu’elles aboutissent », a estimé François Sauvadet.