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Ruralité : nous attendons les actes

Territoire. Départements de France prend acte avec satisfaction de la pérennisation des Zones de Revitalisation Rurales (ZRR) et notamment du classement intégral de six départements dans les territoires bénéficiaires du dispositif.

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Ruralité
(Crédit : Freepik)

L’association sera cependant très attentive à la traduction législative de cette annonce. « Nos territoires ruraux présentent des défis spécifiques, auxquels il était urgent de répondre de manière adaptée ! Déserts médicaux, zones blanches, prix du carburant qui limite les déplacements… Il y a aujourd’hui une fracture territoriale et sociale qui s’accroit entre les Français vivant en zone rurale et ceux qui vivent dans des zones urbaines et périurbaines. Leur sentiment d’abandon et parfois de déclassement ne peut plus être ignoré », a déclaré François Sauvadet, président de Départements de France, suite à la présentation par la Première ministre de son plan ruralité.

Départements de France prend ainsi acte des diverses annonces faites pour améliorer la vie des habitants. « Nous restons cependant vigilants, prévient Bruno Faure, président de la commission Politiques territoriales et Ruralité. Je regrette qu’une politique volontariste d’aménagement du territoire n’ait pas été proposée afin de répondre aux difficultés profondes des territoires ruraux. Ce plan n’apporte pas de réponse à certains projets structurants dont nous souhaitons la mise en oeuvre. Nous resterons donc très attentifs aux différentes initiatives et décisions qui seront prises ».

Départements de France aurait en effet souhaité davantage d’ambition et notamment avoir des engagements forts dans les domaines suivants : le désenclavement des territoires ruraux en renforçant le soutien aux lignes aériennes d’aménagement du territoire (LAT) et pour moderniser les petites lignes ferroviaires et améliorer le service rendu (notamment cadencement et desserte des RER métropolitains dans la zone rurale) ; concernant le contrat de plan : associer les Départements et intégrer les routes d’intérêt interdépartemental ; lutte contre les déserts médicaux en engageant un programme d’investissement pour moderniser les hôpitaux de proximité et organiser un maillage avec les maisons de santé et favoriser l’innovation dans les pratiques médicales (pratiques avancées par exemple…) ; renforcement de la présence des services publics : meilleure prise en compte des spécificités de la ruralité dans les moyens alloués aux écoles et collèges et faciliter les expérimentations pédagogiques.

Accroître le soutien financier de l’État aux maisons de services au public ; soutien au développement territorial : sauvegarde un droit à construire adapté aux besoins de chaque territoire rural dans le cadre de la mise en oeuvre du Zéro Artificialisation Nette ; développement de l’accès à l’enseignement supérieur (notamment les Instituts Universitaires de Technologie, les BTS…) ; lutte contre la fracture numérique : achever la couverture des territoires ruraux après le premier new deal de la téléphonie mobile. Le plan France ruralité prévoit le déploiement de 100 chefs de projets installés dans les sous-préfectures des territoires les plus ruraux.

Or, Départements de France rappelle que les Conseils départementaux jouent déjà depuis des années un rôle essentiel pour développer une offre d’ingénierie opérationnelle de proximité et qu’ils ont ainsi permis de combler depuis longtemps le désengagement de l’État sur le terrain. Ils financent et soutiennent le développement d’une offre d’ingénierie importante comptant des centaines d’équivalent temps plein. Départements de France considère donc que s’il est positif que l’État renforce les moyens mis à disposition du bloc local, il convient de ne pas créer de situation de concurrence stérile qui multiplierait les guichets et fragiliserait les structures d’ingénierie déjà présentes sur le terrain.

Les Départements demandent, en conséquence, que les moyens supplémentaires que l’État est prêt à consacrer à l’ingénierie de proximité viennent renforcer l’action des Départements dans une logique de véritable décentralisation.