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Agnès Pannier-Runacher relance le nucléaire au Creusot

Transition énergétique. En visite à la forge de Framatome au Creusot, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, acte la relance du nucléaire français.

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Photo d'Agnès Pannier-Runacher
Agnès Pannier-Runacher (Crédit : Ministère de la Transition énergétique)

« Plus de sobriété, plus loin, plus vite, plus fort » sont les mots que la ministre a répétés lors de sa visite sur le site industriel Framatome au Creusot mettant fin à plusieurs années de tergiversations entre fermetures annoncées et crises énergétiques.

Un déplacement qui a démarré par une visite et une démonstration de la forge puis par une rencontre avec les 12 élèves en BTS du lycée Léon-Blum qui bénéficient, via l’Université des métiers du nucléaire, de bourses d’études financées par France Relance.

Mais c’est une annonce qui a surtout marqué les esprits des salariés de Framatome : l’investissement de 100 millions d’euros en vue de relocaliser la fabrication des internes en inox qui permettent, à l’intérieur d’une cuve nucléaire, de guider les crayons de combustible.

Pour David Marti, président de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau, il s’agit d’une « annonce sans précédent » montrant avant tout que le nucléaire français se ré-implique dans la politique énergétique de la France : « Le nucléaire reste pour longtemps encore indispensable à la politique énergétique de la France. Il reste adapté à nos enjeux climatiques pour nos générations futures. Mais nous devons nous poser les bonnes questions. Quelles seront les technologies, le financement, quelle sera la politique de traitement des déchets et comment assurer la sécurité » a détaillé la ministre, rappelant que le nouveau programme nucléaire initié par le Président de la République, Emmanuel Macron, prévoyait la construction de six EPR2 (réacteur pressurisé européen) mis en service aux alentours de 2035 et en conservant un objectif d’augmenter la puissance nucléaire de 30% d’ici cinq ans.

Cent-mille postes dans le nucléaire d’ici 10 ans

Un renouveau donc pour l’industrie du nucléaire et pour Le Creusot qui devrait aussi permettre de relancer une filière d’avenir : « Venez travailler dans le nucléaire, martèle Agnès Pannier-Runacher, c’est une perspective de travail à long terme. C’est sans doute le projet le plus important de ce siècle en matière industrielle ».

Un projet qui devrait permettre la création de 100.000 postes dans les dix prochaines années. Rappelant qu’une centrale se construit en 15 ans, fonctionne en moyenne 60 ans, la ministre a conclu : « On parle d’un projet qui sera là encore pour vos petits-enfants. ».


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Les premiers internes de cuves seront donc livrés courant 2026, précise-t-on du côté du ministère. Quant au coût supplémentaire d’une fabrication en France plutôt que dans les pays d’Europe de l’Est, le chiffre n’est pas encore divulgué mais le ministère l’assure : « On ne peut pas dépendre d’autres pour faire une pièce aussi critique. » Reste que, pour le moment, le projet de relance du nucléaire porté par le gouvernement n’a pas obtenu l’accord de l’Assemblée nationale.

Mais face à ceux qui l’ont interpellée sur un « passage en force », Agnès Pannier-Runacher rejette les critiques et assure que « le gouvernement se prépare ». Du côté de Framatome, Bernard Fontana, son président rappelant qu’en Bourgogne Franche-Comté, Framatome emploie 3.000 salariés depuis qu’il a repris les activités de Vallourec à Montbard et que le groupe investit annuellement 200 millions d’euros dans l’ensemble de ses établissements, a assuré à la ministre qu’elle pouvait compter sur « l’engagement des salariés de Framatome ».