Anne Vignot annonce la création d’une nouvelle résidence autonomie à Besançon
Senior. Le site des anciennes barres d’immeubles bisontins de la cité des 408, entièrement déconstruites fin 2021, accueillera un futur quartier de mixité sociale et générationnelle. Le premier bâtiment qui émergera sera une résidence autonomie d’une centaine de logements.
Jeudi 2 mars, Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et maire de la ville, invitait la presse pour évoquer la question du devenir des résidences autonomies gérées par le Centre communal d’action social (CCAS). L’occasion pour l’édile d’annoncer à la fois la création d’une nouvelle résidence et la fermeture de la plus ancienne de la ville : la résidence Henri Huot.
« Aujourd’hui, nous devons répondre à un triple enjeu : celui d’une transition démographique qui devrait voir le nombre des plus de 85 ans atteindre les cinq millions en 2050 et dans le même temps, voir la tranche des 40 à 65 ans augmenter de 45 % entre 2020 et 2030. Ce qui à l’échelle de Besançon se traduirait par le chiffre de 17.000 personnes de plus de 75 ans en 2040 présentent sur notre territoire », explique Sylvie Wanlin, vice-présidente du CCAS, adjointe aux solidarités, au CCAS et au handicap.
« Le deuxième défi à relever concerne les nouvelles attentes sociétales. Aujourd’hui on ne s’imagine plus vieillir dans un appartement de 17 mètres carrés, comme c’est le cas à Henri Huot. Enfin, le dernier challenge est économique. Avec la crise sanitaire, un effet ciseau s’est produit en raison d’un arrêt brutal des aménagements, concomitant avec des départs en forte progression (décès, entrée en Ephad) ».
« La fin de la crise, auquel s’est ajouté le scandale Orpéa, n’a pas corrigé cette tendance faisant chuter fortement le taux d’occupation de certaines de nos résidences, Huot en tête. »
« Alors que le budget 2017 pour l’ensemble des résidences gérées par le CCAS était déficitaire de 100.000 euros, les prévisions pour 2023 font apparaître un déficit d’1,1 million d’euros, aggravé par l’augmentation des coûts de l’énergie et les mesures bienvenues de revalorisation salariale découlant du Ségur sur la santé ».
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Face à cette situation et après deux ans de réflexion, ainsi que plusieurs campagnes de communication et d’attractivité comme l’entrée de jeunes et d’étudiants dans les murs pour développer la dimension intergénérationnelle, la ville a décidé de fermer la résidence Henri Huot.
« Avec 43 logements, cette résidence est la plus petite de notre parc. Structurellement elle ne peut pas être à l’équilibre financier, celui-ci étant atteint à partir d’environ 80 logements et un taux d’occupation de 90 %. Huot générerait du déficit de fonctionnement même à 100 % d’occupation. Or son taux actuel est d’un peu plus de 67 %, avec 29 résidents encore présents », précise Sylvie Wanlin. « La fermeture ne sera pas effective avant la fin de l’année, le temps d’accompagner individuellement chaque résident dans leur parcours de transition, qu’il soit relogé dans l’une de nos quatre autres résidences autonomies ou non », complète Anne Vignot.
Vers des résidences plus en phase avec les attentes sociétales
Lors du dernier conseil d’administration du CCAS, la fermeture de la résidence du Marulaz a également été actée, mais celle-ci ne se fera qu’une fois la future résidence autonomie ouverte. Cette dernière prendra place sur le terrain des anciennes barres d’immeubles de la cité des 408, au cœur du quartier Grette-Brûlard-Polygone.
« Le faible taux d’endettement du CCAS, nous permet d’envisager cet investissement et ainsi de proposer dans les prochaines années une structure plus adaptée aux besoins d’aujourd’hui et de demain », affirme Sylvie Wanlin.
Le site coche en effet plus d’une case des attentes sociétales actuelles : proximité directe du tramway, de commerces, d’une pharmacie et de professionnels de santé, d’une maison de quartier et du centre-ville...
Le futur bâtiment comptera entre 80 et 127 logements, composé d’appartements de 28 mètres carrés minimum, riche d’équipements modernes comme le wifi et la domotique permettant de renforcer l’autonomie des seniors.
« De plus, ce lieu sera la première pierre d’un futur quartier construit autour des enjeux de mixité (avec 20 à 30 % de logements sociaux ou abordables) et de lien intergénérationnel, avec outre des logements fléchés étudiants, des habitats intermédiaires avec jardin et/ou espaces collectifs susceptibles d’attirer les familles, une catégorie de population qui manque à Besançon », ajoute Anne Vignot.
La réalisation de cette futur résidence autonomie se fera en impliquant l’assemblée des Sages et les habitants au travers d’une consultation participative.
« Par ailleurs, l’attractivité de nos résidences qui ne sont pas ou peu affectées par le phénomène de vacance (Les Hortensia, les Lilas et les Cèdres) sera maintenue par un vaste programme de rénovation et d’amélioration des équipements et du cadre de vie. Deux logements pourront par exemple être réunis en un seul appartement pour répondre aux nouveaux standards attendus par les résidents », complète Sylvie Wanlin.