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Bientôt la fin des coupes rases en Morvan ?

Environnement. En visite à Autun, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu ouvre la voie à la régulation des coupes rases dans les massifs morvandiaux.

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Bientôt la fin des coupes rases en Morvan ?
De gauche à droite : Le préfet de Saône-et-Loire Yves Seguy et la fondatrice du Groupement forestier de sauvegarde des feuillus du Morvan Lucienne Haese ont reçu le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu. (Crédit : JDP)

« Je suis le plus heureux des hommes ! ». C’est ainsi que Sylvain Mathieu, président du Parc Naturel Régional du Morvan (PNRM), a exprimé son ressenti après la visite du ministre du la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu à Autun, accompagné de la très médiatique Lucienne Haese, militante historique d’Autun Morvan Écologie et fondatrice du Groupement Forestier de Sauvegarde des Feuillus du Morvan (1024 associés), du député Rémy Rebeyrotte, du préfet Yves Seguy, et de divers représentants des services de l’État dont l’Office national des forêts (ONF) et l’Observatoire national de la Biodiversité (ONB). Une visite imprévue qui : « n’aurait pas eu lieu s’il n’y avait pas eu la rencontre qui m’a marqué de Lucienne dans l’émission Aux arbres citoyens, diffusée sur France 2 la semaine dernière. » selon le ministre. Et c’est sous la pluie battante que « Lulu » a vivement demandé au gouvernement d’agir pour la préservation de « cette forêt qui est celle de mon enfance », en agissant notamment contre les coupes rases et l’exploitation économique abusive.

Changement de cap pour le gouvernement

Après l’annonce du Président de la République d’engager la replantation d’un milliard d’arbres en 10 ans, Christophe Béchu a tenu à préciser : « La forêt grandit mais s’appauvrit à cause du réchauffement climatique. Nous devons amplifier nos efforts. Un milliard d’arbres, c’est deux fois le rythme actuel ». Pour les forêts publiques mais surtout privées (75% du parc forestier français), le ministre annonce 50 millions d’euros en programme de recherche, et 150 millions d’euros en 2023 d’avance sur des crédits de « compensation carbone » de l’aviation pour soutenir la gestion et la transition des massifs. Enfin, sur le sujet sensible de l’ONF, le gouvernement fait marche arrière : gel des suppressions de postes et une rallonge de dix millions d’euros de crédit.


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Sylvain Mathieu a tenu à rappeler le rôle économique, social et environnemental de la forêt morvandelle, « la zone montagneuse la plus petite de France et la plus proche de Paris », mais aussi le travail effectué par les groupements forestiers, notamment sur la préservation des espèces et de la biodiversité. Contre les incendies, la présidente de l’AMF71, Marie-Claude Jarrot, a rappelé « le rôle essentiel de vigilance des communes », un rôle que le député Rémy Rebeyrotte aimerait voir renforcé par l’utilisation des Plan Locaux d’urbanisme Intercommunaux pour lutter par exemple contre la destruction des chemins forestiers.

Concernant les coupes rases, possibles sans autorisation en dessous de quatre hectares, le président du PNRM demande un abaissement du seuil à 0,5 hectare mais surtout que le PNRM soit la première zone en France à réguler les coupes rases, voire, dans l’idéal, à les interdire. À cela, Christophe Béchu répond : « Dans quelques jours un rapport sur le sujet commandé conjointement avec le ministère de l’agriculture permettra de mieux cerner le problème des coupes rases et de définir des règles ». Et d’ajouter : « Je suis pour que l’on creuse cette histoire de faire de vous un site pilote ». Une annonce historique qui fait de Sylvain Mathieu « Un homme heureux » tandis que Lucienne Haese, toujours prudente, conclut : « On va voir ».