CA CB : « Pas un simple financeur »
Bourgogne–Champagne. Le bilan annuel d’activité du Crédit agricole Champagne Bourgogne fait apparaître un résultat brut d’exploitation de 136,5 millions d’euros.
La gouvernance du Crédit agricole Champagne-Bourgogne (CA CB), dont l’aire comprend les quatre départements de l’Aube, de la Haute-Marne, de l’Yonne et de la Côte-d’Or, tenait mardi 16 avril au Village by CA à Dijon sa conférence de presse annuelle, l’occasion de dévoiler les réalisations du groupe sur le dernier exercice mais aussi ses ambitions pour 2024. C’est un duo bien rodé composé des deux directeurs généraux adjoints, Renaud Chaumier et Laurent Haro, qui a dévoilé les chiffres 2023.
Fort de ses 605.998 clients (+ 21.834 nouveaux clients en 2023) et ses 135 agences, CA CB avance un produit net bancaire de 358,6 millions d’euros (+ 2,1% par rapport à 2022, dont 34,9% pour la part de la collecte et des crédits) pour un résultat brut d’exploitation de 136,5 millions d’euros (91,1 millions d’euros net, soit + 4,7% vs 2022) et un montant de capitaux propres établi à 2.126 millions d’euros.
Dans un contexte inflationniste et une forte hausse des taux directeurs, et alors que « le loyer de l’argent a fortement augmenté, les banques ont joué un rôle d’amortisseur. Le risque des taux, ce sont les banques qui l’ont pris », estime Laurent Haro qui souligne par ailleurs que dans ce contexte, « la clé de réussite et de la solidité du groupe est son développement équilibré » entre la part de marché des crédits (29,08%, pour 2,272 milliards d’euros de crédits et 14 milliards d’encours à fin 2023) et part de marché de la collecte (28,97% pour 21,313 milliards d’encours de collecte fin 2023).
Dixième banque mondiale
« Façonneur d’avenir » selon la formule choisie pour sa communication, CA CB revendique son rôle d’acteur du territoire avec 75 millions d’euros investis sur son aire d’exercice (plus de 200 millions sur trois ans) et la « réinjection de 90% du résultat, avec un engagement dans la durée, nous ne pratiquons pas le “stop and go” » détaille Emmanuel Vey, directeur général. Un investissement pour moitié dans la modernisation du réseau d’agences et le maintien de celles-ci en milieu rural et la politique interne d’accompagnement des salariés, pour moitié tant en accompagnement des familles que des professionnels ou des collectivités. À ce titre, Emmanuel Vey plaide pour une implication en amont dans les projets structurants du territoire par les collectivités afin de « n’être pas un simple financeur mais être en partenariat très proche dès l’origine des projets ».
Sur le marché de l’immobilier, malgré une baisse de 30% d’activité, la caisse régionale a réalisé en 2023 un milliard d’euros de crédits ; 22.300 foyers ont financé leur projet d’accession à la propriété via CA CB. Selon les chiffres de la Banque de France avancés par la caisse régionale, cela représente près de 30% de part régionale sur ce segment. Emmanuel Vey défend par ailleurs le secteur bancaire, pourtant pointé du doigt cette année pour avoir contribué, par sa frilosité à accorder des prêts, à l’inertie du marché du logement. « Rien n’a pu montrer une politique restrictive de notre part. La transition énergétique des logements fait même partie du Top 5 de nos enjeux. » Selon lui, l’attentisme observé, surtout sur les programmes neufs a d’autres causes, comme le coût des matériaux ou de l’énergie qui ont gravement affecté le dynamisme du secteur.
Il semble toutefois qu’après un premier trimestre mou, le logement retrouve du dynamisme. 2024 engendre d’ailleurs un sentiment « de grand optimisme » chez le directeur général de CA CB pour qui la période, marquée par les obligations en matière de transitions (énergétique, écologique, sociétale) « est une formidable opportunité », qui peut notamment s’appuyer sur « la puissance de feu de la dixième banque mondiale » : le groupe Crédit Agricole avec son solde d’actifs de 2,365 milliards de dollars en 2023 ferme en effet le Top 10 des plus puissantes banques du monde, un groupe ultra dominé par les banques chinoises.