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Changement climatique : comment accompagner la migration des espèces ?

Environnement. À Guérigny, le Conseil départemental de la Nièvre et l’ONF ont réuni une centaine de personnes pour tenter de penser la forêt de demain.

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Changement climatique : comment accompagner la migration des espèces ?
Crédit : Pixabay

« Bienvenue dans la Nièvre : ses palmiers et ses treks dans le désert du Morvan » pourrait être le slogan du Conseil départemental en 2100, si, comme alerte le GIEC, rien n’est fait. Si la formule est alarmiste, elle n’en demeure pas moins plausible au vu des éléments liés au réchauffement climatique. C’est pour tenter d’expliquer ces phénomènes que le CD58 a organisé aux Forges Royales de Guérigny - en plein coeur de la Forêt des Bertranges, deuxième chênaie de France - une réunion d’information sur le thème : quel avenir pour les forêts nivernaises et du Morvan ? Avec 233.000 hectares de forêts, la Nièvre est recouverte à hauteur de 35 % de sa superficie et possède géographiquement 50% des massifs du Morvan.


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Outre l’aspect patrimonial, c’est aussi un pan de l’économie locale qui est soumise aux aléas climatiques : « En prenant en compte les scénarii les plus pessimistes du GIEC, explique Yann Mozziconacci de l’Office national des Forêts, soit une augmentation des températures de +8,5 degrés d’ici 2100, on sait que les forêts vont être incapables de s’adapter seules. La variation est trop importante ». Même si Yann Mozziconacci se montre prudent sur ce scénario catastrophe et penche davantage pour une augmentation qui se situerait autour de +4 degrés, les effets sur la forêt seraient considérables : assèchement des massifs, fragilisation de l’écosystème et disparition de certaines espèces : « En 2050, le hêtre pourrait avoir disparu de la Bourgogne », explique t-il. Faut-il s’inquiéter ? « Oui, mais il y a des raisons d’être optimiste, parce que nous ne sommes pas sans rien faire et nous assistons la migration des espèces ».

Accompagner la forêt dans sa transformation

Dans ce plan d’action, plusieurs dispositions sont abordables mais vont parfois à l’encontre des habitudes : « Sans parler des voitures ou des rejets de CO2 de l’industrie qui relèvent d’une prise de conscience mondiale, des mesures sont à prendre, comme favoriser le bois au plastique. Outre que le bois est plus durable, il est surtout un capteur de CO2 important ». Mais, contradictoirement : « Si nous développons le bois, nous risquons de manquer de ressources ».

En attendant donc une gestion responsable, les « îlots d’avenir » mis en place par l’ONF expérimentent des variétés forestières susceptibles de s’adapter sur des parcelles dédiées : « L’objectif est de voir quelles variétés parviennent à s’adapter au changement climatique. Il ne s’agit pas d’avoir recours à l’implantation d’autres espèces et de remplacer la forêt, mais d’étudier la génétique des espèces ». Quelle visage aura alors la forêt de demain ? : « Elle sera moins dense sans doute avec des variétés différentes : le chêne pubescent, qui s’hybride avec le chêne sessile, le cèdre de l’Atlas ou le pin maritime ».