Collectivités

Dans l’Yonne, « Les entreprises s’engagent » auprès des établissements scolaires

Education. Sous l’impulsion du directeur de Pneu Laurent, le club départemental entend renforcer la collaboration avec les collèges et les lycées pour promouvoir les filières industrielles et susciter des vocations.

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Directeur de Pneu Laurent
Arrivé en 2021 à Avallon, Stéphane Ernoult a succédé à Arnaud Malecamp, à la fois, à la direction de Pneu Laurent et à l’animation du club icaunais « Les entreprises s’engagent ». (Crédit : DR)

Stéphane Ernoult en est convaincu : les entreprises doivent ouvrir leurs portes aux collégiens et aux lycéens pour leur faire découvrir leurs métiers et tordre le cou, par la même occasion, à certaines idées reçues, notamment sur l’industrie. L’an dernier, il a repris le flambeau de son successeur à la tête de l’entreprise avallonnaise pour devenir l’un des « coleaders », avec la DRH de Isabelle Poulain, du club de l’Yonne « Les entreprises s’engagent ». Créé à l’initiative du Président de la République, Emmanuel Macron, en 2018, ce mouvement s’est fixé pour objectif de fédérer des communautés d’entreprises dans les territoires œuvrant pour « une société inclusive et un monde durable ». « Cela colle bien avec les valeurs de Michelin, de Pneu Laurent et les miennes », résume ce père de trois enfants qui a travaillé pendant une douzaine d’années au siège du groupe industriel, à Clermont-Ferrand.


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Dans le département bourguignon, le club, lancé il y a trois ans, réunit une trentaine d’entreprises, principalement issues des filières industrielles, comme Fruehauf, Ondul’Yonne et Mouvex, mais aussi le cabinet CerFrance ou encore le centre d’appels Armatis. Des membres qui ont tous pour points communs un ancrage territorial fort et des problèmes récurrents de recrutement. « Nous sommes, par exemple, une quinzaine à rechercher activement des automaticiens. Nous manquons aussi cruellement de comptables ou d’agents de maintenance », déplore Stéphane Ernoult. « Il existe un quiproquo entre l’Éducation nationale et le monde de l’entreprise, c’est pourquoi nous avons décidé d’entamer un travail de fond pour sortir de cette ornière en renforçant les liens avec les collèges et les lycées. »

Bâton de pèlerin

L’été dernier, le club s’est vu attribuer une enveloppe de 30.000 euros afin d’accélérer sa structuration et d’intensifier son impact auprès des scolaires. Une convention tripartite avec la Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations (DDETSPP) et la CCI de l’Yonne lui a permis, par ailleurs, de se doter d’un animateur. Parmi les premières actions mises en œuvre, une campagne de communication a été lancée pour encourager les collégiens à pousser la porte des entreprises lors des stages découverte de troisième. « Il n’est pas toujours facile pour les parents de trouver un stage en entreprise pour leur enfant en dehors de leur environnement proche. Nous souhaitons donner l’opportunité aux élèves de découvrir des métiers dont ils ignorent, bien souvent, l’existence. » Les adhérents souhaitent, en outre, développer les visites en classe entière dans les entreprises avec le même souci d’acculturer les élèves à l’univers professionnel.

« Dès le début de l’année, les membres vont prendre contact avec les responsables d’établissement de leur territoire afin d’imaginer des actions communes. » Ce travail de longue haleine va se poursuivre, en 2023, dans les lycées, à l’image des événements organisés, l’an dernier, aux lycées Joseph-Fourier à Auxerre et Janot & Curie à Sens. « Des échanges riches » aux cours desquelles ce sont les entreprises icaunaises qui sont venues à la rencontre des élèves. « Nous souhaitons faire grandir le club et élargir les problématiques. Nous souhaitons, par exemple, amplifier le mouvement de féminisation dans l’industrie en donnant plus de visibilité à nos filières auprès des jeunes filles. »