Collectivités

Des haies à la pépinière maraîchère des Andiers

Agroécologie. Près de 600 arbres et arbustes seront plantés sur le site des Andiers à Chalezeule, commune de Grand Besançon Métropole. Une zone qui accueille une pépinière maraîchère et les Jardins de Cocagne, géré par l’association Julienne Javel.

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  • La pépinière maraichère des Andiers
    (Crédit : JDP)
  • La pépinière maraichère des Andiers
    (Crédit : JDP)
  • La pépinière maraichère des Andiers
    (Crédit : JDP)

Il y a dix ans, Grand Besançon Métropole (GBM) et ses partenaires lançait un projet d’agriculture périurbain ambitieux et innovant. Sur le site des Andiers à l’ouest de Besançon la collectivité aménageait sur six hectares un espace de culture mis à la disposition de porteurs de projets souhaitant se tester sur trois ans au métier de maraîcher en bio et en condition réelle (foncier et tunnels de serre gratuit la première année).

Conçu sur le modèle des pépinières d’entreprises cette initiative baptisée “Graine de maraîchers” fut complétée de dix hectares proposés à l’association Les Jardins de Cocagne, chantier d’insertion par le travail qui accueille jusqu’à 70 personnes. L’association apportant aux porteurs de projet accompagnement technique et aide à la gestion d’entreprise. Une boutique de vente en directe complète ce dispositif qui permet d’embrasser tous les aspects du métier de maraîchers de la production à la commercialisation des produits. Et la formule fonctionne : parmi les cinq maraîchers déjà passés par la pépinière, trois se sont installés à leur compte. L’un est à Grosbois, les deux autres cultivent des serres et des terrains mis à disposition par la ville de Besançon, aux Vaîtes. Un quatrième développe un projet de ferme fruitière dans le Jura.


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Par ailleurs, dans le cadre du Projet alimentaire territorial (PAT) signé en 2020 par GBM pour accroître son autonomie alimentaire, Graines de maraîchers mène également des expérimentations culturales. Depuis 2019, des essais sont réalisés autour des lentilles bio, en partenariat avec la Chambre d’agriculture et Les Jardins de Cocagne. L’essai a été concluant et la Chambre d’agriculture teste, depuis l’an passé, la culture de pois chiches et de pois cassés. Consommer plus de protéines végétales est une des recommandations alimentaires nationales en faveur de la santé et le développement de cette filière constitue une opportunité de diversification pour l’agriculture locale. D’autres pistes visent la production de pommes de terre à destination de la restauration collective des collèges de l’agglomération. Une étude sur la faisabilité de la mise en place d’une légumerie en lien avec la cuisine centrale de la ville est également en cours.

Des haies multi-services

Le 7 février ce site laboratoire était le théâtre d’une nouvelle opération hors-norme : la plantation de quatre haies brise-vent alternant près de 600 arbres et arbustes afin de protéger les sols, les cultures et de préserver la biodiversité. Treize essences différentes composeront ces haies : Alisier blanc, Amélanchier, Argousier, Baguenaudier, Cerisier de Sainte-Lucie, Cornouiller sanguin, Coronille des jardins, Épine-vinette, Érable champêtre, Nerprun purgatif, Noisetier, Troène commun et Viorne lantane.

« Tous ces espèces n’ont pas été choisies au hasard, affirme Françoise Presse, conseillère communautaire de GBM déléguée à l’Agriculture et l’Alimentation. Elles ont été sélectionnées pour leur capacité d’adaptation au changement climatique. De plus, ces plants disposent du label “végétal local”. Une marque propriété de l’Office français de la biodiversité qui assure la traçabilité et la provenance des végétaux sauvages, depuis le prélèvement durable des graines en milieu naturel jusqu’à leur commercialisation dans leur région d’origine ».

« Les bénéfices des haies arbustives sont multiples, développe Maxence Belle, directeur de France Nature Environnement Bourgogne Franche-Comté dont les bénévoles ont été appelés en soutien aux travailleurs des Jardins de Cocagne pour planter les 439 mètres linéaires de haies champêtres. En plus d’abriter du vent, ce type de structure végétale augmente significativement les rendements notamment en réchauffant l’air en journée durant l’hiver, en stockant l’eau lors de périodes de fortes chaleurs, en favorisant la pollinisation. Elles limitent également le ruissellement et l’érosion des sols, contribuent à les enrichir en matières organiques et en azote. Enfin, elles fournissent un habitat naturel à la vie sauvage ». L’opération, d’un montant prévisionnel de 4.964 euros, est cofinancée par l’État dans le cadre du Plan de relance (87 %) et par GBM (13 %).