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Des sages pour conseiller la vie démocratique

Vie locale. Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) est dotée depuis plusieurs années d’un conseil des sages, instance consultative au service de la démocratie participative.

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Conseil des sages
(Crédit : Freepik)

C’est en 1989 que le premier conseil des sages est installé par Kofi Yamgnane, maire de Saint-Coulitz : une assemblée de neuf membres élue par les habitants de plus de 60 ans, chargée de l’assister dans son mandat. Depuis l’idée a fait florès et en 1993, une fédération des villes sages voit le jour, devenue en 2005 la FVCS (fédération des villes et conseils de sages) dont Montceau-les-Mines fait partie. Jean-Paul Mollard est « sage » depuis déjà deux mandats, et donc membre du conseil de ce Conseil des sages installé en décembre 2020 : 25 membres, tous retraités, âge d’au moins 55 ans.

« Les candidatures sont plus nombreuses que les places disponibles », assure Jean-Paul Mollard. Les « sages » sont donc choisis par la municipalité afin qu’ils puissent représenter tous les quartiers de la ville et servir l’intérêt général. « L’assemblée est apolitique et ne traite aucun cas personnel », précise Jean-Paul Mollard. Chaque mandat de sage dure le temps d’un mandat électoral du conseil municipal, afin que les préconisations du conseil des sages « n’aillent pas empiéter sur l’équipe municipale suivante », insiste encore le sage.

Démocratie participative

Concrètement, les sages ont pour mission d’assurer le lien entre la population et les élus. « C’est beaucoup plus facile pour les habitants. On est le voisin ! Nous sommes l’intermédiaire sans le protocole. » C’est ainsi que le conseil des sages a par exemple fait parvenir les remarques de la population concernant la modification du plan de circulation « qui n’a pas plu, on est revenu en arrière » ou l’aménagement de l’entrée de ville.


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Posséder un conseil des sages améliore-t-il la vie de la cité ? Jean-Paul Mollard en est convaincu : « C’est le but ! Tout ne se fait pas en deux ou trois mois, nous n’avons aucun regard sur les finances. Mais le conseil municipal est très attaché à ce qu’il y ait une vraie participation de la population et le conseil des sages y participe. Une décision prise par le conseil municipal qui tient compte des remarques des habitants via le conseil des sages est tout de suite mieux acceptée ».

« La concertation avant la décision, c’est du temps de gagné, analyse Benoît Léauté, chargé de mission de la FVCS. C’est une façon de faire de la politique apaisée et unifiée. C’est justement parce qu’il y a de l’urgence et des excès que les conseils de sages, avec la réflexion et le recul que leurs membres possèdent du fait de leur expérience, ont toute leur place. Alors que la démocratie est bousculée, c’est montrer comment incarner le vivre ensemble. »