Grand Besançon Métropole facilite la mobilité des personnes en situation de handicap visuel
Handicap. Une application numérique permettant de guider les déficients visuels sur le réseau de transports bisontin Ginko vient d’être validée par Grand Besançon Métropole. Cette solution innovante, baptisée Ezymob, est aujourd’hui disponible pour le grand public.
Au départ du projet, Grand Besançon Métropole (GBM) a été interpellé par les associations intervenant dans le domaine du handicap sur les difficultés rencontrées par les personnes atteintes de déficiences visuelles pour utiliser le réseau de transport en commun en toute autonomie.
« Elles nous ont notamment fait part de leur problème pour trouver l’accès aux portes et les places libres une fois à l’intérieur des véhicules... Autant de problématiques que nous n’avions pas identifiées à notre niveau, explique Marie Zehaf, vice-présidente GBM, déléguée aux transports, à la mobilité et au stationnement. Nous nous sommes alors rapprochés de la société de la région parisienne Ezymob qui a développé un dispositif de guidage permettant de lever ces difficultés et ne nécessitant pas l’installation d’infrastructure spécifique sur nos véhicules comme des lecteurs de QR code ».
« Basée sur des algorithmes d’intelligence artificielle et sur l’utilisation des fonctionnalités du smartphone comme la caméra, le micro et le vibreur, notre application permet via un signal sonore de guider l’utilisateur d’un bus ou d’un tramway vers le bon quai en fonction de la ligne choisie. Une fonction de reconnaissance des portes et des sièges libres permet d’accéder à l’intérieur du véhicule quand celui-ci est à quai et de s’asseoir. Enfin, les utilisateurs sont alertés à l’approche de chaque station, puis à celle de leur destination finale », développe Camille Maldjian, co-fondatrice d’Ezymob.
Expérimentation concluante
Avant son déploiement sur l’ensemble du réseau Ginko, la solution a fait l’objet d’une expérimentation en situation réelle de juillet à novembre 2022, à l’occasion de cinq journées de tests, afin de mesurer la performance de ce nouvel outil.
« Une quinzaine de testeurs, d’une moyenne d’âge de 38 ans, ont été sollicités dont certains jeunes du Centre de ressources des déficients visuels (CRDV) des Salins de Bregille. Près de 300 voyages ont été réalisés par des personnes aussi bien non voyantes que mal voyantes, avec canne, chien d’aveugle ou sans aucun outil », précise Virginie Poussier, directrice de l’autonomie au Centre communal d’action sociale (CCAS) de Besançon.
>LIRE AUSSI : L’apprentissage, un vrai plus pour le handicap et l’accès à l’emploi
« Le bilan des tests est globalement concluant, affirme Marie Zehaf, notamment en ce qui concerne la détection des portes et des sièges disponibles, la détermination de la position lors du trajet et le guidage sur le pôle d’échanges. Même si sur ce dernier point une cartographie précise des pôles d’échange sera prochainement mise en place pour améliorer par exemple le passage d’un bus à un tramway par l’utilisateur en l’absence de repères au sol. »
D’une manière générale, les testeurs perçoivent cet outil comme utile et favorisant l’autonomie des utilisateurs déficients visuels, comme le confirme David Robin non voyant en déclarant : « je n’ai jamais vu une application aussi simple d’utilisation que celle-ci. Conçu sans superflu elle est immédiatement appréhendable. Elle offre un vrai gain de temps et permet de pouvoir s’aventurer vers des destinations nouvelles de manière autonome ».
GBM, est la première collectivité à avoir testé cette application après Île-de-France Mobilités, et est la première à la rendre opérationnelle, puisque les Parisiens n’en bénéficieront qu’en avril.
Ezymob sera intégrée dans l’application Ginko mais également disponible gratuitement directement sur les plateformes de téléchargement. Le coût pour la collectivité est de 18.000 euros par an auquel s’ajoute un supplément de 7.000 euros pour la réalisation de la cartographie à venir des pôles d’échanges.