L’apprentissage, un vrai plus pour le handicap et l’accès à l’emploi

C’est au centre régional d’Études, d’Actions et d’Informations (CREAI) de Bourgogne-Franche-Comté à Ahuy que la ministre déléguée chargée des Personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, a entamé une journée de rencontres autour de l’apprentissage et de la formation des personnes handicapées. Outre le lancement de Access VAE - dispositif visant à permettre aux personnes en ESAT (Établissement et service d’aide par le travail) d’accéder à la validation des acquis, et qui entame sa nouvelle promotion en mars prochain, la ministre est allée à la rencontre des élèves handicapés, du personnel encadrant et des partenaires du Centre de Formation d’Apprentis Olivier Serres de Quétigny.

Qu’ils envisagent de devenir coiffeurs, menuisiers, plombiers, tous les élèves d’Olivier de Serres confrontés au handicap bénéficient d’un dispositif adapté. Après une rencontre avec la seule classe d’unité d’enseignement externalisé dans un établissement agricole, qui privilégie l’inclusion des jeunes en milieu ordinaire, c’est accompagnés des professionnels que les échanges se sont poursuivis en présence de la directrice Valérie Fichepain : « Notre rôle est d’accompagner les jeunes pour les emmener vers l’apprentissage ».

À ce titre, le dispositif banc d’essai permet aux élèves de « s’essayer à l’apprentissage » afin de trouver leur voie : « Le must, c’est de parvenir à signer un contrat généralement en CAP ». Parmi eux, deux jeunes, Rubin et Dany sont parvenus à obtenir des CDI : « Aujourd’hui, explique Valérie Fichepain, après le permis, nous allons les aider à trouver un logement ».

Des entreprises encore loin de l’enjeu

Sous-directeur au sein de l’entreprise adaptée Promut, Arnaud Aubert précise : « Nous avons 70 personnes en situation de handicap au sein de Promut au service Travaux Paysagers. Je suis un peu comme leur grand frère. Je suis leur soutien professionnel », et souligne l’importance de l’accompagnement dans le dispositif d’inclusion : des CDI socle qui permettent de continuer à assurer un accompagnement ou des contrats tremplin qui conduisent à sortir du milieu accompagné pour des entreprises traditionnelles.

>LIRE AUSSI : Le marché prometteur de la Résidence Senior

De son côté, Geneviève Darrieussecq a recueilli les doléances : problème de l’autonomie soudaine à la majorité, de logements ou méconnaissance des entreprises : « Nous avons un travail à faire. Des entreprise veulent recruter mais ne savent pas faire. Elles s’imaginent que c’est complexe alors que c’est assez simple. Nous devons donc les aider », précise la ministre. Geneviève Darrieussecq a tenu à saluer les partenaires et les accompagnants médico-sociaux : « Il y a des métiers en tension, et c’est une opportunité pour ces jeunes qui sont accompagnés dans leur vie sociale » et même si elle regrette un manque d’information des entreprises, la ministre conclut : « En 2017, il y avait 19% de personnes handicapées au chômage. Aujourd’hui il y en a 13%. Ce qui prouve que la société et les entreprises ont besoin d’eux et de leurs compétences »

Elle précise également : « Les entreprises doivent aussi prendre le temps de former et accompagner ces personnes pour les faire rentrer dans le monde du travail. J’ai demandé à AGEFIPH (Association de Gestion du Fonds pour l’Insertion Professionnelle des Personnes Handicapées) d’aller vers les PME-TPE qui sont en demande de personnel, y compris dans les territoires ruraux ».